Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Madame la ministre, fin janvier, 1 200 médecins menaçaient de démissionner. Cette semaine, le mouvement se poursuit, à Rennes, Marseille, Paris, Caen et j'en passe. Plus de 300 praticiens hospitaliers ont quitté leurs fonctions administratives et d'encadrement ! Ils rejoignent ainsi les milliers de personnels hospitaliers qui défilaient dans les rues à la mi-novembre. Que réclament-ils ? Un budget hospitalier qui suive l'évolution naturelle des dépenses de santé, des réouvertures de lits et l'embauche de personnels.

Quand les entendrez-vous ? Les infirmiers en bloc opératoire, les infirmiers anesthésistes, les manipulateurs radio, menacés par le projet de loi relatif aux retraites qui prévoit de ne plus reconnaître la pénibilité de leur métier, les brancardiers, les agents de sécurité incendie qui n'ont aucune reconnaissance, les laborantins, les soignants, les médecins, les agents des services techniques : tous les personnels hospitaliers en ont assez. Quant à la psychiatrie, mieux vaut ne pas en parler !

Qu'avez-vous fait pour les grévistes de la faim du Rouvray, les « perchés » de l'hôpital psychiatrique du Havre, les campeurs devant l'hôpital de Toulouse ? Quand finirez-vous par les entendre ?

Fin janvier, vous avez octroyé des primes à quelques soignants, ceux d'Île-de-France et ceux qui travaillent auprès des personnes âgées. Vous avez pris cette décision il y a à peine une semaine et déjà, tout le monde afflue dans les bureaux des cadres parce que personne n'y comprend rien. Il faut travailler dans la fonction publique hospitalière pour y avoir droit, parce que vous cherchez à diviser pour mieux régner. Personne ne comprend pourquoi certains auraient droit à une prime et pas d'autres. Pourquoi ceux qui ont suivi la formation de deux mois pour devenir assistant en gérontologie se retrouveraient-ils sur un pied d'égalité avec leurs collègues qui n'ont pas suivi cette formation ? En agissant ainsi, vous sous-évaluez l'importance de cette formation, pourtant essentielle.

Les primes sectorielles sont indécentes. Diviser pour mieux régner est devenu votre devise. Si les mesurettes avaient un effet, nous n'en serions pas à onze mois de grève. Onze mois, madame la ministre ! Mais il est vrai qu'inscrire « en grève » sur un pansement est moins efficace, dans les médias, que pouvoir descendre dans la rue tous les jours.

Si les promesses étaient tenues, la situation ne serait pas explosive. Énumérons : un collectif interhospitalier, le printemps de la psychiatrie, le collectif Inter-Urgences, les syndicats…

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