Intervention de Jacqueline Gourault

Séance en hémicycle du vendredi 3 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Après l'article 62

Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre d'état, ministre de l'intérieur :

Monsieur le député, la possibilité de réaliser des tests osseux aux fins de déterminer la majorité ou la minorité d'un individu constitue un dispositif complémentaire de preuve de l'état de minorité. Le Gouvernement considère que ce dispositif comporte, en l'état de la législation, des garanties suffisantes pour que l'on puisse maintenir son utilisation.

De fait, celle-ci est très encadrée. Un test osseux ne peut être effectué qu'en l'absence de documents d'identité valables, lorsque l'âge allégué de l'individu n'est pas vraisemblable. Il ne peut intervenir que sur décision de l'autorité judiciaire, à la seule condition que l'intéressé ait exprimé son accord. Il ne constitue pas un moyen de preuve suffisant : comme l'a rappelé la rapporteure, l'existence de marges d'erreur doit être précisé, et le doute profite à l'intéressé.

Indépendamment de son coût, ce moyen de preuve de la minorité doit donc être conservé. Il est l'un des outils qui permettent de faire face à l'explosion, que vous connaissez, des flux de mineurs étrangers non accompagnés, dont le nombre atteindra vraisemblablement 13 000 en 2017, alors qu'il n'était que de 5 000 il y a trois ans. Dans le Pas-de-Calais, par exemple, les trois quarts des personnes qui se déclarent mineures s'avèrent, en fait, majeures. Il est donc important de pouvoir disposer de tous les moyens de déterminer la minorité d'un individu, conformément à la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l'enfant.

De ce fait, indépendamment de leur coût, la possibilité de recourir aux tests osseux doit être conservée. Par conséquent, monsieur le député, le Gouvernement est défavorable à votre amendement.

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