Intervention de Sylvie Tolmont

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

La désertification médicale et ses implications en matière d'accès aux soins désespèrent nos concitoyens.

Afin d'y apporter une réponse, le groupe Socialistes et apparentés a déposé plusieurs propositions de loi visant à créer un dispositif de régulation de l'installation des médecins au moyen d'un conventionnement sélectif. Ce dispositif permettrait d'éviter des phénomènes de concentration médicale et aurait pour vertu d'assurer une meilleure répartition territoriale de l'offre de soins. Alors que de nombreux groupes politiques et des médecins eux-mêmes conviennent de la nécessité d'introduire une telle mesure, vous vous y refusez obstinément, madame la ministre.

Il est pourtant urgent d'agir. Dans la Sarthe – bien d'autres départements connaissent une situation analogue – , le ratio est d'environ 60 médecins généralistes pour 100 000 habitants, sachant que de nombreux praticiens ont déjà l'âge de prendre leur retraite. L'offre de soins est des plus précaires dans certaines spécialités, en particulier en médecine d'urgence.

Je vous ai d'ailleurs déjà alertée, madame la ministre, au sujet du service des urgences du pôle santé Sarthe-et-Loir, situé dans ma circonscription : il a dû fermer la nuit pendant trois semaines et il n'a été possible de le rouvrir qu'au détriment du service mobile d'urgence et de réanimation – SMUR – , lequel demeure suspendu.

La Sarthe est actuellement confrontée à une situation très grave. J'appelle votre attention sur la fermeture, depuis le 1er janvier, du service de réanimation pédiatrique du centre hospitalier du Mans. Celle-ci s'explique, une fois de plus, par des difficultés de recrutement. En conséquence, les enfants âgés de trois mois à quinze ans ne peuvent plus être pris en charge dans une unité de réanimation adaptée dans la Sarthe. Ils doivent être transférés à Angers, à Nantes ou à Tours, voire à Paris.

Si elle se poursuit, faute d'un recrutement rapide, la fermeture de ce service risque de remettre en cause le statut de niveau 3 de la maternité, statut qui lui permet de prendre en charge des grossesses à très hauts risques et la naissance de très grands prématurés.

Je me permets donc de vous inciter, madame la ministre, à prendre des mesures immédiates, sans attendre d'hypothétiques changements dans plusieurs années.

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