Intervention de M'jid El Guerrab

Séance en hémicycle du mercredi 8 janvier 2020 à 15h00
Questions sur la politique de lutte contre le chômage

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

En octobre dernier, la Cour des comptes nous a alertés sur la situation de l'emploi de nos compatriotes de plus de 50 ans. Son constat est sans appel : dans notre pays, le taux d'emploi des 55-64 ans est de 52,3 %, c'est-à-dire de six points inférieur à la moyenne européenne. Plus problématique encore, on observe qu'un senior reste deux fois plus longtemps au chômage que l'ensemble des autres demandeurs d'emploi.

D'après ce rapport, les entreprises se montrent particulièrement réticentes à embaucher des salariés de plus de 52 ans, réputés trop âgés pour le monde du travail. À titre personnel, je crois que ce constat doit nous conduire à nous interroger sur notre conception sociale de l'âge. Là où certains voient une tare, je vois la garantie d'une expérience certaine.

Dans ce contexte, en attendant de prendre leur retraite, nos concitoyens se résolvent souvent à vivre d'une allocation chômage, d'une allocation de solidarité spécifique – ASS – quand ils ont épuisé leurs droits, ou d'autres minima sociaux, car ils sont sans aucune perspective d'emploi. Cette prise en charge par la solidarité nationale et l'assurance chômage s'élève d'ailleurs à 1,5 milliard d'euros par an.

Madame la ministre, à l'heure où nous évoquons la réforme de notre système de retraite et l'éventuelle création d'un âge d'équilibre, cette réalité est inacceptable. À ce propos, permettez-moi de citer un proverbe de chez moi, du Cantal : pain de vieillesse se pétrit pendant la jeunesse !

Comment le Gouvernement compte-t-il favoriser l'emploi des seniors et faciliter leur transition vers la retraite ? Comment comptez-vous lutter contre l'exclusion et la précarité qui les touchent ?

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