Intervention de Olivier Blond

Réunion du jeudi 12 décembre 2019 à 10h55
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Olivier Blond, président de l'association Rouen Respire :

Concernant l'expertise indépendante que nous avons demandée au tribunal administratif, il y a eu une demande très forte de la préfecture visant à cantonner cette expertise à l'intérieur d'un périmètre de 500 mètres. Mais nous avons réussi à obtenir que cette expertise s'étende au-delà, autour des domiciles de tous les plaignants. Cette expertise indépendante a été déposée par notre association et 100 habitants de l'agglomération, ce qui a permis d'élargir l'étude.

Ensuite, les prélèvements sont évidemment absolument essentiels. Ce n'est pas seulement un désert : nous avons fait face à l'hostilité du monde médical, et visant toutes les personnes qui ont voulu faire des analyses sanguines. Nous avons un certain nombre de témoignages de personnes qui sont allées voir leur médecin ou l'hôpital. Ces derniers leur ont répondu qu'ils ne leur feraient pas d'ordonnance pour des tests de dioxines, d'HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) ou d'autres produits dont nous pourrions logiquement suspecter la présence, du fait de l'exposition. Certains laboratoires d'analyse ont clairement dit qu'ils ne pouvaient, ou ne voulaient pas, les faire. C'est compliqué de faire le tri dans ces témoignages, mais manifestement, il y a eu un blocage concernant ces analyses sanitaires, alors qu'elles sont absolument cruciales, y compris pour le dispositif légal d'indemnisation.

Enfin, au sujet du dispositif d'indemnisation, qui est également crucial, il existe un « état de catastrophe technologique » dans la loi Bachelot. Il prévoit un certain nombre d'éléments, mais il est complètement inutilisable. Il faudrait réfléchir à changer les critères amenant à la détermination de cet état de catastrophe technologique, peut-être en mettant différents seuils ou différents niveaux. Mais nous devrions pouvoir définir cet état de catastrophe à partir des conditions observées lors de l'accident de Lubrizol.

Il faudrait aussi faciliter l'indemnisation des personnes, y compris au niveau des assurances. Le dédommagement doit être pris en charge, mais aussi toute la démarche de collecte des preuves, nécessaire pour l'obtenir.

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