Intervention de Jean-Baptiste Renard

Réunion du jeudi 21 novembre 2019 à 10h10
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS :

Je suis directeur de recherche au CNRS à Orléans et spécialiste de la détection et de la mesure des particules fines et des aérosols. C'est très bien que l'on commence par moi, parce que je pense que c'est le problème qui est en amont. Nous manquons de mesures. Il faut vraiment insister là-dessus. Vous avez certes les réseaux de qualité de l'air qui font des mesures tout à fait honorables et normatives, mais il y a très peu de stations. À partir du moment où le panache était en altitude, même à quelques dizaines ou centaines de mètres, et n'était pas sur le trajet d'une station, les stations n'ont rien vu. Cela veut dire que lors d'un incident comme cela, si nous voulons comprendre les conséquences sanitaires, il nous faut des mesures. Il s'agit de la composition chimique, mais aussi de la taille des particules. En fonction de leur taille, leur pénétration dans l'organisme est tout à fait différente. Nous n'avons eu aucune mesure pour cela. Nous allons parler d'un phénomène sur lequel nous n'avons pas vraiment d'éléments sur lesquels se baser car nous ne connaissons pas la concentration, la taille et la nature de ces particules. Or nous savons maintenant qu'il existe des techniques mobiles pour les mesurer, que ce soit avec des véhicules automatiques ou conduits, avec des drones, voire dans certains cas des ballons. Nous avons tout un lot d'appareils de comptage ou de mesure chimique d'aérosols qui pourraient être déployés juste après une telle catastrophe sur site, par des institutionnels comme le CNRS, l'INERIS ou autres, mais aussi par des sociétés privées. Il commence à y avoir beaucoup de sociétés, de startups qui se montent et qui sont capables de réagir en moins de 24 heures pour envoyer sur place des appareils et commencer à faire des mesures. J'insiste là-dessus. Il faut des mesures mobiles. Avec quelque chose de fixe, vous ne pourrez pas suivre le panache, vous ne pourrez pas suivre son évolution. Tant que nous n'avons pas ces mesures, nous ne savons absolument pas ce qu'il y avait dans le nuage et ce qui a pu rester après.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.