Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du jeudi 12 décembre 2019 à 15h00
Reconnaissance du crime d'écocide — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

Je souhaiterais m'exprimer brièvement pour souligner l'intérêt du sujet et remercier nos collègues de l'avoir inscrit à l'ordre du jour. La grande majorité des atteintes à l'environnement trouvent leur origine dans l'existence de l'homme, dans ses activités et la satisfaction de ses besoins fondamentaux – ce que l'on appelle son empreinte. Or je voudrais rappeler que nous sommes aujourd'hui 7,7 milliards d'hommes sur la Terre et que ce nombre croît d'un milliard supplémentaire tous les onze ans, ce qui n'est pas neutre. On nous dit que la natalité baisse. En réalité, la fécondité baisse effectivement, mais le nombre de femmes en âge de procréer augmente à chaque génération, de telle sorte que le nombre de naissances est en hausse constante. Entre 1980 et 1985, le nombre d'habitants a crû de 412 millions puis, entre 2010 et 2015, de 419 millions : il tend à augmenter toujours plus.

Sans tomber dans le néomalthusianisme, je rappelle que le nombre annuel de naissances s'élève à 140 millions. Tout comme nous, ces nouveaux êtres ont bien sûr le droit d'être soignés, logés et de recevoir une réponse satisfaisante à l'ensemble de leurs besoins fondamentaux. Néanmoins, cela représente toujours plus de prélèvements de ressources sur la nature. Je tiens ainsi à souligner que, si l'on peut discuter d'écocide, il convient d'évoquer l'origine du problème, qui réside dans la démographie galopante.

Mais dire cela n'est pas suffisant. Il nous faut réaliser l'impérieuse nécessité d'entrer dans une politique de codéveloppement car la natalité et la fécondité ne baissent qu'avec l'amélioration du statut des femmes, justement permise par une telle politique. Or la difficulté tient au fait que les pays ne se développent que lorsque la natalité baisse : c'est un cercle vicieux par excellence. Je n'envisage pas de débat à l'Assemblée nationale sur l'écocide au cours duquel on n'évoquerait pas l'origine de toute contrainte sur la Terre, qui réside dans la croissance de la population mondiale. Je vous remercie de m'avoir laissé développer ce petit cours de démographie.

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