Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du mercredi 4 décembre 2019 à 15h00
Transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires — Après l'article 5

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Madame Degois, j'aimerais vraiment vous convaincre. Je comprends votre amendement mais il n'est pas applicable, il ne répond pas à l'intérêt général et, en tout cas, il n'est pas soutenu par le monde agricole. Or, si nous sommes réunis dans l'hémicycle pour débattre de cette proposition de loi, c'est pour soutenir le monde agricole.

Vous le savez, le Gouvernement souhaite améliorer le bien-être animal, et plusieurs mesures fortes en ce sens, déclinaisons de la loi EGALIM telles que vous l'avez adoptée, ont déjà été annoncées et seront élaborées avec les filières : la fin du broyage des poussins, la fin de la castration des porcelets, l'interdiction de construction de tout nouveau bâtiment destiné à l'élevage de poules pondeuses. Ce sont des avancées considérables, jamais envisagées auparavant, qui sont largement approuvées et accompagnées par la profession.

Franchement, dans votre exposé, vous n'avez présenté aucun argument. Pour quelle raison séparer les ovoproduits des autres produits ? Cette distinction n'a absolument pas lieu d'être. Pourquoi stigmatiser une filière qui fait d'énormes efforts pour évoluer ? Conformément à la loi EGALIM, pour laquelle vous avez voté, le plan de filière du CNPO – le Comité national pour la promotion de l'oeuf – a fixé des objectifs. Ainsi, celui prévoyant qu'une poule sur deux soit élevée en élevage alternatif en 2022 sera atteint dès 2021 !

Il faut faire très attention. Le monde agricole est fragile et confronté à des difficultés. Je ne pense pas qu'il soit utile d'y ajouter de la stigmatisation. Madame la députée, je comprends votre amendement, que je prends comme un amendement d'appel, mais je vous demande de le retirer dans, l'intérêt des filières. À défaut, mon avis sera défavorable.

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