Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du mardi 12 novembre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Conseil et contrôle de l'État ; pouvoirs publics ; direction de l'action du gouvernement ; investissements d'avenir ; publications officielles et information administrative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! De même, je m'étonne de la hausse importante du budget dédié à la communication et aux actions internationales du CESE, qui devrait bondir de près de 23 %. Il s'agit de dérapages budgétaires que nous jugeons parfaitement superflus. Ces crédits devraient être mieux affectés, par exemple en abondant des fonds pour des causes d'intérêt général telles que l'accessibilité des personnes en situation de handicap.

Passons maintenant à la mission « Pouvoirs publics ». En matière d'efforts pour contenir la dépense, Matignon est bien meilleur élève que l'Élysée : alors que le budget du premier reste stable, celui du second passe de 103 à 105 millions d'euros. Déjà l'année dernière, on nous expliquait doctement que la hausse de 3 % du budget de la Présidence était exceptionnelle, qu'elle était justifiée par la mise à niveau des équipements destinés à assurer la sécurité des personnes et des biens – une exception visiblement partie pour durer, mais choquante quand le Président de la République n'hésite pas à culpabiliser chômeurs et fonctionnaires sur leur coût supposé pour le budget de la nation.

Venons-en à une mission particulièrement importante à mes yeux, tant par le volume des crédits concernés que par le sens donné à la recherche dans ce pays : je veux parler du fameux programme d'investissements d'avenir. Ce sont près de 2 milliards d'euros qui seront dépensés l'année prochaine, contre 1 milliard cette année, dont la moitié sera consacrée à l'« accélération de la modernisation des entreprises ». Nous condamnons cette vision de l'investissement clairement orientée vers la transformation de la recherche en véritable business, d'autant que l'enseignement supérieur et les chercheurs se trouvent dans une situation d'asphyxie financière. Malgré cela, vous vous apprêtez à annuler près de 322 millions d'euros de crédits dans le cadre du projet de loi de finances rectificative pour 2019, après une baisse de 204 millions l'année dernière. Cette « clochardisation » de la recherche française – le mot n'est pas trop fort lorsque l'on sait que les jeunes chercheurs sont payés 17 centimes en dessous du SMIC – est d'autant plus intolérable que les crédits coulent à flot pour le monde de l'entreprise.

Enfin nous sommes surpris de voir diminuer l'ensemble du budget « Publications officielles et information administrative » censé garantir l'accès au droit. La rationalisation, la numérisation des services en sont probablement l'explication !

Voilà, chers collègues, toutes les raisons pour lesquelles nous voterons contre le budget de ces missions.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.