Intervention de Didier Martin

Séance en hémicycle du vendredi 4 octobre 2019 à 21h30
Bioéthique — Après l'article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Martin :

La ministre a parfaitement exposé la manière dont se pose le problème, à la fois à titre individuel et dans la pratique quotidienne des équipes réalisant des DPI. Je crois qu'il est très important que chacun, ici, ait entendu cet exposé, afin de bien saisir cette situation certes rare, mais dramatique. Dans le cas où les familles ne seraient pas totalement informées de ce qu'il est possible de diagnostiquer au moment du DPI, on pourrait, sans le vouloir, ajouter du malheur au malheur.

En tant que neuroradiologue, j'ai toujours tout regardé. On nous enseigne qu'il faut toujours tout regarder car, lors d'un examen radiologique, lorsque l'on recherche un élément à partir d'un symptôme, on peut réaliser des découvertes incidentes. Il n'est pas rare que, à l'occasion d'un examen de dépistage qui s'est avéré négatif, on découvre incidemment une maladie que l'on ne recherchait pas. Cela a donc des conséquences thérapeutiques importantes et très utiles.

J'ai cosigné cet amendement d'Anne-France Brunet, et d'autres amendements concernant la recherche d'aneuploïdie ont été déposés. En commission spéciale, nous avons eu de longs échanges, et chacun s'est exprimé avec une grande sincérité. Je tiens absolument à affirmer, au nom des auteurs de l'amendement, que ce dernier n'est motivé par aucune volonté de sélection – ou d'eugénisme, pour employer un mot fort – , mais bien par le souhait d'apporter aux familles qui traversent un moment difficile et qui ont déjà vécu un drame avec le premier enfant, un élément de réponse dans leur recherche, et de ne pas les exposer à une déconvenue extrêmement pénible.

N'oublions pas que, s'agissant de la trisomie 21, des prises de sang sont réalisées, tous les cabinets d'échographies effectuent des dépistages, toutes les femmes suivies par un obstétricien sont dépistées – avant de décider, ou non, d'une interruption thérapeutique de grossesse. Ce dépistage engendre une dépense de santé publique très importante. Avec le dispositif proposé par l'amendement, un seul examen – le DPI – permettrait aux équipes de rechercher plusieurs anomalies et de compter l'ensemble des chromosomes, sans se borner à observer uniquement la localisation de la pathologie attendue.

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