Intervention de Didier Martin

Séance en hémicycle du jeudi 26 septembre 2019 à 15h00
Bioéthique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Martin :

Certaines décisions du Conseil d'État et de la Cour de cassation ont contraint l'État français à restituer à des femmes en situation de deuil du matériel génétique leur permettant de bénéficier d'une PMA à l'étranger. Or, dans le cadre de ce projet de loi, nous voulons justement éviter que ces femmes et, plus généralement, toutes les femmes soient encore contraintes demain d'aller à l'étranger pour bénéficier d'une PMA.

Ma deuxième remarque sera plutôt d'ordre humain. On a beaucoup parlé de la situation de deuil de ces femmes et de l'enfant réparateur. Or la procréation n'est-elle pas toujours un acte de réparation ? Nous voulons nous consoler ainsi de la fin de notre propre vie, parfois réparer le décès d'un premier enfant dans un accident de la vie, ou parfois encore – il faut le reconnaître avec humilité – essayer de réparer un couple qui va mal. L'enfant réparateur n'est donc pas un outrage ni un « paradoxe exorbitant », comme cela a été dit. L'enfant réparateur est tout simplement un élément constitutif de la vie et de l'avenir.

Madame la ministre, vous en avez appelé à notre conscience en évoquant la situation de ces femmes vulnérables, confrontées au deuil et à un environnement que nous ne connaissons pas. Nous, législateurs, devons faire confiance à ces femmes et leur laisser la liberté de prendre cette décision, à partir d'un projet élaboré avec un conjoint défunt, et en prévoyant bien entendu un accompagnement par l'équipe pluridisciplinaire, composée de médecins et d'autres professionnels, qui va les prendre en charge. Nous devons offrir à ces femmes cet espoir, cette possibilité, et non la leur interdire en rejetant ces amendements.

Pour ma part, je retire mes trois amendements au profit des amendements identiques nos 2186 de M. Gérard et 2219 de M. le rapporteur, qui vont dans ce sens.

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