Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 25 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Totem du programme d'Emmanuel Macron, la hausse de 1,7 % de la CSG est présentée comme le fameux levier, l'outil magique qui stimulerale pouvoir d'achat des salariés, des indépendants et des fonctionnaires. À la bonne heure ! Mais quid de ceux qui, jadis, étaient eux-mêmes salariés, indépendants et fonctionnaires ? Quid des retraités ? Je sais que le Gouvernement assume. C'est un choix politique, m'a-t-on déclaré en commission des affaires économiques.

Plus que d'un choix politique, je crois qu'il s'agit d'un choix idéologique, qui consiste à soutenir les actifs et à taxer les retraités. Et pas n'importe quels retraités ! Ceux qui touchent plus de 1 200 euros par mois, les retraités « aisés », comme les appelle M. Macron. Pour mémoire, je tiens à rappeler que ce qui est aujourd'hui une évidence pour le Gouvernement ne l'a pas toujours été pour Bruno Le Maire, par exemple. Il préconisait en effet dans son programme une « baisse d'ampleur de la CSG dès le début du prochain quinquennat pour les revenus du travail et les pensions de retraite, mais également les fruits de l'épargne ». Il indiquait encore : « Elle bénéficiera à tous les Français. Cette baisse importante est un gage de confiance dans le succès à venir des grandes réformes annoncées. » Décidément, certains ont des convictions qui ne durent que le temps d'une campagne électorale !

Depuis, Bruno Le Maire a révisé sa copie, puisque Emmanuel Macron s'est prononcé en faveur d'une hausse de la CSG. Il a donc acquiescé à cela – inutile de vous rappeler la petite histoire de la girouette et du sens du vent. Vous me direz que les 22 milliards prélevés valent bien un petit – ou plutôt un grand – revirement. On comprend en tout cas que les retraités aient la fâcheuse impression d'être les dindons de la farce gouvernementale. Mais, puisqu'ils ne font plus partie des fameux actifs, ils méritent sans doute d'être punis ! Alors, pour faire passer la pilule, on brandit la baisse de la taxe d'habitation. Nous voilà rassurés – enfin, pas tout à fait.

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