Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mardi 9 avril 2019 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative au grand débat national

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

La France n'a pas besoin du lancement marketing de nouveaux produits, mais d'un nouveau projet présidentiel, d'une stratégie et d'un ensemble de mesures cohérent, avec un calendrier clair pour éviter que les effets d'annonce sans lendemain n'ajoutent au désespoir et à la défiance.

Nous, parlementaires, sommes convaincus qu'il faut désormais proposer un nouveau pacte républicain, un pacte économique, social, politique et environnemental, une vision pour notre pays. Ce pacte national doit permettre d'éviter que la société dans laquelle nous vivons ne se défasse – rien de moins.

Comme l'a dit Olivier Becht, nous sommes à la fin d'un cycle ; il nous faut un nouveau modèle économique, mais aussi de gouvernement, que les citoyens, leurs représentants et les corps intermédiaires ne pourront inventer qu'ensemble. Notre responsabilité collective est donc immense. Celle du chef de l'État, comme la vôtre, monsieur le Premier ministre, est tout aussi lourde que lorsqu'il a fallu éteindre le feu il y a trois mois. Il n'y aurait rien de pire qu'un débat qui, ne débouchant sur rien, n'aurait servi à rien.

Je peux d'ailleurs vous avouer une crainte : après la peur qui a étreint le pouvoir en décembre, la réussite du débat et, parfois, son excessive glorification ne doivent pas vous illusionner et vous faire oublier la source de la crise et sa profondeur.

Comme dans une maladie qui provoque une grande douleur, le grand débat peut être comme de la morphine : au début, cela soulage – avec le risque, tout de même, de provoquer une addiction – mais quand on arrête, on s'expose à la douleur et à la dépression si le malade n'est pas soigné.

Si des changements réels ne sont pas ressentis et vécus, alors le remède aura été pire que le mal, et les exaspérations ne feront que remonter de façon plus aiguë et sans doute plus violente à la surface.

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