Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Cet amendement de repli prévoit de limiter à 30 % la proportion d'étudiants susceptibles de rejoindre la deuxième ou la troisième année de médecine, après avoir suivi une autre formation.

Certes, diversifier le profil des étudiants en développant les passerelles est une bonne chose. Il faut néanmoins être attentif à ne pas le faire au détriment du cursus classique, lequel doit naturellement demeurer la voie la plus commune pour devenir médecin.

C'est pourquoi l'idée de fixer un effectif maximal me semble intéressante. Cela permet de valoriser le cursus classique, tout en laissant la place à des cas particuliers et à des profils plus variés, sans nuire à la qualité de la sélection et de la formation des futurs médecins.

Par ailleurs, il ne faudrait pas que ce dispositif encourage les étudiants à effectuer leur première ou leur deuxième année à l'étranger, avant de revenir poursuivre leur cursus en France. Ainsi, à l'heure actuelle, plus de 2 000 Français effectuent leurs études de médecine en Roumanie. La sélection y est loin d'être drastique. Il n'existe même pas d'examen d'entrée. Il suffit de remplir un dossier d'inscription. Sur 170 dossiers français qui lui ont été adressés en 2017, l'université de médecine d'Iasi, par exemple, en a sélectionné 150, soit le quota maximal autorisé par l'État roumain. Et pour cause ! Les universités ont tout intérêt à accepter ces étudiants français, qui déboursent 5 000 euros par an pour suivre leur cursus.

Les chiffres sont loin d'être anecdotiques, puisqu'en 2015 un tiers des dentistes exerçant en France avait obtenu son diplôme à l'étranger – dont près d'une fois sur deux en Roumanie. Ils n'étaient que 10 % en 2010. C'est une tendance qu'il faut inverser de toute urgence pour ne pas nuire à la qualité de la formation de nos futurs médecins, et c'est pour cette raison qu'il faut encadrer davantage le nombre d'étudiants admis directement en deuxième ou en troisième année de médecine.

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