Intervention de Ludovic Pajot

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Pajot :

Madame la ministre, ce projet de loi n'est pas un texte à la hauteur du défi de santé publique que notre pays doit relever. Il s'agit en réalité d'un amoncellement de mesures de communication. Cet article en est l'illustration, celle d'une loi sans envergure ni ambition, pire, d'un texte qui porte atteinte à la médecine libérale.

C'est une fois de plus toujours la même logique : la recherche à tout prix d'économies, même si celles-ci doivent se faire au détriment de la santé des Français, tout en continuant à flatter, au passage, une certaine nomenklatura médicale, quand vous devriez vous attacher à garantir une offre de soins égale pour tous nos compatriotes.

Rien dans votre projet de loi, même avec la suppression du numerus clausus, pour lutter réellement dans l'immédiat contre la désertification médicale, qui tue lentement mais sûrement nos territoires. Élu d'une circonscription rurale où les médecins généralistes se font de plus en plus rares, je suis directement confronté à ce phénomène comme beaucoup de mes collègues.

Rien dans votre projet de loi sur la pérennisation des services dans les hôpitaux qui, comme d'habitude, continuent à fermer les uns après les autres au profit de regroupements formant de grands ensembles hospitaliers éloignés des habitants.

Rien dans votre projet de loi sur la réforme impérative du financement de l'hôpital public, qui souffre terriblement depuis l'instauration aberrante de la tarification à l'activité, dite « T2A », qui pousse à la facturation de prestations inutiles uniquement pour répondre à une logique purement comptable et entraîne des difficultés budgétaires chroniques depuis sa mise en oeuvre.

Il faut sortir de ces logiques pour parvenir à un réel service public de la santé dans notre pays et miser sur davantage de proximité et sur une rémunération des personnels de santé basée sur l'activité, la pénibilité et la santé publique… soit tout l'inverse de ce que vous proposez.

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