Intervention de Joachim Son-Forget

Réunion du mardi 18 décembre 2018 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Le droit de se mouvoir partout sur cette Terre, c'est le privilège de l'être humain et sa liberté. Le Pacte réaffirme des principes aussi simples que celui-là, et les vingt-trois objectifs qu'il définit mettent les choses au clair. Il est notamment question de renforcer l'action transnationale face au trafic de migrants et de favoriser des pratiques telles que les migrants puissent éventuellement envisager des alternatives, à savoir faire des choses chez eux de la meilleure façon qui soit.

J'insisterai sur l'objectif n°8 : « Sauver des vies et mettre en place une action internationale coordonnée pour retrouver les migrants disparus ». Je ne peux m'empêcher de penser aux parcours de migration dangereux, notamment en Méditerranée, qui ont fait la une des journaux, avec tant de morts dus à la cacophonie européenne que j'avais relatée cet été quand nous avions travaillé sur la crise de l'Aquarius. Le Président de la République n'a eu de cesse d'essayer de trouver les mécanismes d'une solidarité européenne pour que les États de bonne volonté assurent une prise en charge à la hauteur de l'humanité dont nous devons faire preuve pour affronter l'urgence. On ne peut laisser quelqu'un en péril de mort se noyer, c'est indiscutable ; le reste se débat par la suite, une fois que les gens sont débarqués dans un port sûr. Mais les cyniques de tout poil, surtout d'extrême droite, n'ont même pas daigné s'intéresser à l'élaboration de ce texte, quand bien même il n'est pas coercitif ; ainsi du président américain, mais aussi des populistes d'extrême droite que sont MM. Orbán, Salvini, Kurz et toute cette clique – car la liste, malheureusement, s'allonge. Aucun d'eux ne s'inscrivant dans la dynamique du pacte, comment trouver des mécanismes de solidarité européenne ? On l'a vu pour l'Aquarius : il est extrêmement difficile d'arracher des solutions à cinq ou à six. À chaque fois, du reste, la France a pris largement sa part, mais les solutions auxquelles on a abouti étaient parcellaires et limitées à quelques pays. À présent, l'Aquarius est désarmé, il n'y a plus d'ONG adaptée et des gens périssent tous les jours en mer ; comment fera-t-on respecter l'objectif n° 8 sinon par la coercition, pour permettre aux migrants de suivre des parcours sûrs et de ne pas périr noyés ? Quelles solutions offrir pour faire tenir cet objectif ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.