Intervention de Joaquim Pueyo

Séance en hémicycle du jeudi 31 janvier 2019 à 15h00
Mesures d'urgence contre la désertification médicale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Je prendrai un exemple concret de désertification médicale. L'Orne compte 162 médecins généralistes en ce début d'année 2019. À la même période l'année dernière, 181 médecins exerçaient encore. Le territoire accuse donc une perte de dix-neuf praticiens. En dix ans, quarante-huit généralistes ont cessé leur activité.

S'agissant des spécialistes, nous constatons la même tendance. À l'heure actuelle, ils sont soixante-dix-neuf. En la matière, l'Orne accuse une perte nette de plus de trente spécialistes en dix ans.

Les chiffres sont là, et ils sont parlants. Ils illustrent la logique implacable de la désertification médicale, notamment dans les zones rurales et péri-urbaines.

Il ne s'agit que d'un exemple parmi de très nombreux autres. Chaque parlementaire a déjà reçu des courriers et des appels à ce sujet, et rencontré des habitants de sa circonscription ne sachant plus comment faire pour trouver un médecin traitant ou s'inquiétant de la fermeture de services de soins de proximité.

Le seul constat, c'est que la réalité de la situation ne fait pas débat. En revanche, un débat s'impose sur les solutions concrètes qu'il est nécessaire de formuler en vue de répondre à cette urgence. Or, comme les membres de mon groupe et – j'en suis certain – de nombreux autres députés, je souhaite exprimer ma déception au sujet de ce qu'il reste du texte à l'issue de son examen en commission.

Le groupe Socialistes et apparentés a effectué un travail de fond, sous l'impulsion de notre rapporteur, Guillaume Garot, afin de formuler des solutions simples – et non simplistes – et efficaces pour répondre à l'urgence au sein de nos territoires. C'est bien de mesures d'urgence dont il s'agit, tel le conditionnement du conventionnement d'un médecin dans les zones surdotées au départ en retraite de l'un de ses confrères.

Cette mesure est évoquée par les habitants des territoires concernés eux-mêmes. Ceux de ma circonscription m'en ont fait part, dans le cadre des conseils consultatifs citoyens que j'ai mis en place afin d'aborder les grands problèmes qui les préoccupent. Il s'agit de l'une des leurs priorités.

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