Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 21h30
Mesures d'urgence économiques et sociales — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

La hausse de 1,7 point de la CSG est appliquée à près de 60 % des retraités depuis le 1er janvier 2018. Ne bénéficiant pas en parallèle de la baisse des cotisations, ces retraités sont victimes d'une baisse importante de leur pouvoir d'achat. Chaque jour, je suis interpellée par des retraités qui ne comprennent pourquoi on la leur inflige. Ils n'en peuvent plus ! Désespéré, l'un d'entre eux me disait il y a quelques jours dans ma circonscription, sur le rond-point de Colombiers : « M. Macron nous a pris notre argent, maintenant il nous prend notre honneur. »

La promesse de la suppression de la taxe d'habitation, qui ne sera pas pleinement effective avant 2020 et ne s'appliquera pas à l'ensemble des retraités, ne peut être présentée comme une compensation réelle. Maintenant, leurs retraites, comme les allocations familiales, sont plafonnées à 0,3 %, alors que l'inflation est prévue à 1,6 %, ce qui représente encore une baisse directe de leur pouvoir d'achat. Comment ne pas trouver ce plafonnement totalement injuste, lorsque l'on sait que l'allocation des demandeurs d'asile sera pour sa part augmentée de 1,6 % !

Aujourd'hui, vous faites marche arrière : au lieu de taxer les retraités à partir de 1 200 euros de revenus – les retraités aisés, selon M. Macron – , vous vous êtes rendus compte de l'injustice de cette mesure et vous avez accepté de remonter le seuil de taxation à 2 000 euros par mois : c'est une bonne chose, mais ce n'est pas suffisant, d'autant que cette mesure ne pourra s'appliquer que dans six mois.

Parce que les retraités ne sont pas des privilégiés et des nantis, et que leur pension n'est pas une allocation sociale mais un droit acquis par toute une vie de travail, ils ne peuvent en aucun cas être traités comme une variable d'ajustement de la politique budgétaire du Gouvernement et ils ne doivent pas être les sacrifiés de votre politique. Alors, faites encore un petit effort, et acceptez enfin d'indexer de nouveau les pensions de retraite sur le coût de la vie !

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