Intervention de Célia de Lavergne

Séance en hémicycle du mercredi 5 décembre 2018 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCélia de Lavergne :

Elle s'est exprimée, pas toujours de façon respectueuse ni bienveillante, mais il est essentiel de l'écouter, de la comprendre et de la transformer.

Dans la Drôme, depuis dix-huit mois que je suis élue, j'ai rencontré, écouté et absorbé cette colère. Je l'ai vue dans nos villages, sur les marchés, dans les exploitations agricoles, dans les commerces, dans les centres sociaux, à la sortie des écoles, dans la rue et au fil de plus de cinquante cafés citoyens et réunions publiques. Pour rompre avec l'image d'une politique déconnectée, j'ai souhaité – mais peut-être n'est-ce pas assez – aller à la rencontre des milliers d'électeurs qui m'avaient accordé leur confiance et des milliers d'entre eux qui ne l'avaient pas fait, non pas pour les convaincre, mais pour les écouter et, dans le cadre d'ateliers législatifs, pour les inciter à proposer des solutions à propos des projets de loi sur lesquels je suis amenée à voter.

Depuis dix-neuf jours, certains de mes interlocuteurs ont changé : ils se sont vêtus de gilets jaunes et ont rejoint des groupes, un mouvement sans précédent. Des voisins qui ne se parlaient pas se sont retrouvés sur le rond-point d'à-côté. Ils ne partagent pas toujours les mêmes idées, n'ont pas les mêmes vies ni les mêmes parcours, mais ils partagent une conviction : celle qu'on leur en a trop demandé. Parmi leurs revendications disparates, un dénominateur, un déclencheur commun : le coût du carburant et, plus largement, le coût de la vie.

Aux citoyens en colère qui ont accepté de me rencontrer, j'ai posé une question simple, dont je souhaite partager la substance avec vous : quelle serait la première mesure que vous prendriez ? La seule réponse revenue systématiquement est celle qui a été à l'origine du mouvement des gilets jaunes ; il s'agit de la suspension de la hausse du prix du carburant, hausse qui est perçue comme le symbole de la rupture entre ceux qui ont le choix et ceux qui ne l'ont pas : le choix de changer de voiture, de travailler loin de son domicile, de prendre le bus ou le train plutôt que la voiture.

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