Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du vendredi 23 novembre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Avant l'article 52

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Nous proposons d'empêcher la construction de centres éducatifs fermés et l'ouverture de nouvelles places d'accueil en leur sein à compter du 1er janvier 2019. Le présent amendement traduit donc un double choix de notre part : un choix politique et un choix budgétaire. Le choix politique tient à ce que, selon nous, on enferme trop d'enfants délinquants dans ce pays : cela nous éloigne de la protection que nous leur devons, laquelle doit être la première de nos missions.

Beaucoup de centres éducatifs fermés n'ont d'éducatif que le nom : ce sont les professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse eux-mêmes qui le disent. Trois de ces centres ont même été purement et simplement fermés, car ils ne fonctionnaient pas ; on s'y livrait à de la maltraitance et les enfants y étaient mal pris en charge. Voilà où nous en sommes !

Les 35 millions d'euros – peut-être davantage – prévus pour la construction de vingt nouveaux centres éducatifs fermés seraient donc bien mieux employés dans des services d'insertion et de probation en milieu ouvert, qui ont fait leur preuve et qui, pour le coup, manquent de moyen. En effet, faute de pouvoir placer les enfants en milieu ouvert, les magistrats en sont réduits à les envoyer dans des centres éducatifs fermés où certains d'entre eux n'ont rien à faire. De fait, il n'y a pas que des multirécidivistes dans ces centres, hélas.

La mesure que nous proposons, je le répète, traduit donc à la fois un choix politique, qui a trait au sens de la sanction, et un choix budgétaire.

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