Intervention de Vincent Ledoux

Séance en hémicycle du mercredi 14 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Mission action extérieure de l'État (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Les crédits « Coopération de sécurité et de défense » atteindront 104 millions l'an prochain. Il ne faut pas se tromper de débat et il me semble important de le recentrer sur la question posée : ils permettront de financer des postes de conseillers auprès des forces militaires et de police de nos partenaires.

Ce sont 359 coopérants français qui seront rémunérés à ce titre l'an prochain. Nous ajoutons des crédits d'intervention à hauteur de 36 millions. Cela contribue à stabiliser les États avec lesquels la France coopère et à les doter de compétences en matière de sécurité, qui permettent de lutter contre les réseaux de migrations illégales, comme vous le dites, contre ces trafics absolument inhumains.

Je pense que ces moyens suffisent au regard des partenariats stratégiques que nous avons noués.

Les redéploiements d'effectifs permettent, en particulier, de renforcer la zone sahélienne et le Moyen-Orient. Je me suis rendu au Mali l'année dernière, ainsi qu'en Côte-d'Ivoire : je peux témoigner qu'à Abidjan, notre coopération avec les services de police est tout à fait exemplaire pour lutter contre les trafics mais aussi pour faciliter l'identification des personnes en France, dans le cadre de procédures d'éloignement du territoire.

Nous avons évoqué tout à l'heure les risques d'amalgames et les fake news, ou informations déformées. S'agissant des migrations, je voudrais rappeler ici avec force que 80 % des migrations internationales africaines sont internes à l'Afrique, intracontinentales. Il s'agit principalement de populations d'Afrique de l'Ouest, qui circulent au sein de leur ensemble régional. Je tiens à donner ces précisions pour que nous ayons un vrai débat, fondé sur de vraies informations.

Je ne nie pas la nécessité de combattre par tous les moyens ces trafiquants d'êtres humains, ces esclavagistes. Néanmoins, dans le cadre de la discussion budgétaire qui est la nôtre ce soir, je vous invite à retirer votre amendement, dans la mesure où il me paraît satisfait. À défaut, avis défavorable.

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