Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 12 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Article 5 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Emmanuel Macron l'avait promis lors de la promulgation de la loi de programmation militaire : ce texte, ce sont de nouvelles perspectives offertes à nos armées pour penser l'armée de demain, affirmait-il le 13 juillet 2018. Or il y a quelques jours, on apprenait que, contrairement aux engagements présidentiels, le budget de la défense allait être rogné, car on allait faire supporter à l'armée l'intégralité des surcoûts des opérations extérieures, soit quelque 400 millions d'euros. Exit donc la solidarité interministérielle qui habituellement participe à l'effort national. En ce lendemain de commémoration du 11 novembre, où nous faisons mémoire de la Grande Guerre et de ses innombrables sacrifices, on peut dire que la pilule est difficile à avaler.

Le ministère de l'économie et des finances a même précisé que le ministère de la défense mobilisera d'autres crédits de la même mission pour financer les opérations extérieures et les missions intérieures au-delà des crédits provisionnés dans la loi de finances initiale. En clair : pour payer l'addition, il va falloir aller chercher de l'argent dans un ou plusieurs des quatre programmes suivants qui constituent la mission « Défense » : « Environnement et prospective de la politique de défense », « Préparation et emploi des forces », « Soutien de la politique de défense » et « Équipement des forces », tous indispensables.

A priori, ce sera l'enveloppe consacrée à l'équipement qui sera touchée en premier, ce qui revient à dire que pour payer nos militaires, le Gouvernement va s'attaquer à l'enveloppe qui leur permet de se défendre, donc de nous défendre. On est loin de l'effet d'annonce du Président de la République cet été. Cela fait l'effet d'un déjà-vu, quand on se rappelle les raisons du départ du général de Villiers qui, en 2017, avait déclaré : « Je ne pourrai plus regarder mes gars dans les yeux si on réduit encore nos moyens ».

Il me semble donc qu'il faut impérativement revenir à une coopération interministérielle. Si l'armée nous protège tous, elle doit être soutenue par tous.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.