Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du vendredi 9 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Travail et emploi (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Je trouve le ton de ce débat un peu bizarre : rien ne nous oblige à nous invectiver lorsque nous abordons des sujets aussi graves.

Pour revenir à l'amendement, je ne dirai pas qu'en ce qui concerne la scolarisation des enfants handicapés et la mutation du statut d'AVS en AESH, le Gouvernement et la majorité n'ont pas conscience des enjeux. Nous en avons d'ailleurs discuté à de nombreuses reprises. Mais on ne peut pas dire que dans ce domaine, nous vivons désormais dans un monde parfait : ce serait aussi caricatural que de prétendre assister à une régression totale.

Je pense, pour ma part, que dans ce domaine, nous avons fait des progrès. Notre société est confrontée à une nouvelle question, à une nouvelle exigence de justice : la scolarisation en milieu ouvert des enfants handicapés. C'est le défi de notre société, de notre époque.

Je constate néanmoins, dans ma circonscription, en Seine-Saint-Denis, qu'aucune des AVS qui sont devenues AESH – j'accorde au féminin car ce sont essentiellement des femmes – n'est en CDI. J'espère qu'elles atteindront un jour cette forme de contrat et le niveau de rémunération correspondant, mais en attendant, ne prétendez pas qu'elles soient en CDI : ce n'est pas vrai. Dans les faits, elles ont des contrats de trois ans renouvelables avec des rémunérations comprises entre 600 et 700 euros par mois, pour des métiers extrêmement difficiles.

Par ailleurs, tout le monde reconnaît que la formation de ces personnes pose problème. Il faut s'y attaquer, en reconnaissant que c'est un vrai métier. Pour l'instant, que l'on soit AVS, que l'on soit payé par Pôle emploi dans le cadre d'un contrat d'insertion, ou que l'on soit AESH – et donc bientôt payé par l'Éducation nationale – , il n'y a ni formation ni pérennité de l'emploi.

Parfois, pour des raisons budgétaires, le moment où ces personnes quittent le statut d'AVS ne correspond pas au moment où elles obtiennent celui d'AESH. Par suite, des enfants qui étaient scolarisés se retrouvent en rupture de scolarisation, faute d'accompagnant – plus exactement : faute de renouvellement du contrat de leur accompagnant. Je rencontre, lors de mes permanences, des parents qui me font part de ces situations : cela doit arriver à chacun d'entre nous. De tels cas se produisent partout au niveau national – ou alors je vis sur une autre planète ! Du reste, ce sentiment est naturel lorsque l'on vit en Seine-Saint-Denis, tant ce département est discriminé et relégué par les politiques publiques.

1 commentaire :

Le 02/12/2018 à 23:31, Muller 08 a dit :

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le Gouvernement et la majorité n'ont pas conscience des enjeux.

LES GILETS JAUNES SONT SORTIS

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