Il s'agit d'un sujet intéressant s'il en est. Il n'est pas inutile de rétablir certaines vérités dans les propos de la rapporteure spéciale.
Ainsi, par rapport à l'année dernière, la baisse de la mortalité a été plus importante au mois de juin qu'aux cours des mois de juillet et d'août, c'est-à-dire qu'elle a été plus importante avant l'entrée en vigueur des 80 kilomètres-heure qu'après.
Au mois de septembre, on a même assisté à une remontée de la mortalité : c'est bien la preuve que les 80 kilomètres-heure ne sont pas l'alpha et l'oméga de la sécurité routière sur nos petites routes, comme nous l'avions dit bien avant que vous ne preniez cette mesure.
Quant aux radars, dans certains départements, ils flashent deux fois à deux fois et demie de plus qu'avant : là aussi, comme sur le carburant, c'est la pompe à fric qui a été mise en marche.
Si vous voulez les chiffres, en 2019, il est prévu 12 % de recettes supplémentaires par rapport à 2018, et 50 % par rapport à 2016, sans compter les éventuelles majorations.
Par conséquent, sur tous ces sujets, bien entendu, nous voyons les limites de cette politique des 80 kilomètres-heure, sachant que les contrôles sont pratiqués – et donc que les radars sont installés – à des endroits qui ne sont pas toujours les plus accidentogènes.
Carlos Ghosn nous l'avait dit lors de son audition devant la commission des affaires économiques : c'est le progrès technologique qui va permettre de sécuriser les véhicules et les routes. Si 90 % des accidents corporels pourront être évités d'ici vingt à vingt-cinq ans, c'est bien grâce au progrès, et certainement pas grâce à des mesures démagogiques comme les 80 kilomètres-heure ou la multiplication des radars.