Intervention de Thibault Bazin

Séance en hémicycle du vendredi 26 octobre 2018 à 9h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Si l'on croise l'article 19 et l'annexe B de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, la branche famille apparaît comme la variable d'ajustement permettant la progression des dépenses de l'assurance maladie comme de l'assurance vieillesse. Avec le rabotage de la prestation d'accueil du jeune enfant dès la première année du mandat du président Macron, vous contenez l'évolution des crédits pour la branche famille bien en deçà de l'inflation. C'est une baisse déguisée des moyens consacrés à la politique familiale. Et les rabotages vont se poursuivre avec la sous-indexation des prestations familiales pour les deux prochaines années et la sous-revalorisation programmée des plafonds de ressources. Les familles moyennes vont être de plus en plus nombreuses à être exclues des dispositifs de soutien.

Pourtant l'avenir de la France, ce sont les familles. L'avenir de nos retraites, l'avenir des solidarités intergénérationnelles, ce sont les familles qui le permettront. Madame la ministre, les voyants sont au rouge ; ne citons que la baisse de la natalité. Les difficultés quotidiennes des familles devraient nous alerter : difficultés à se loger et à accéder à la propriété – l'accueil d'enfants est ainsi retardé, on observe un recul constant de l'âge de la première maternité – , difficultés à financer les études des jeunes – les études supérieures peuvent coûter 5 000 à 15 000 euros par an – , difficultés à assurer leur insertion. Des défis ont été identifiés : je pense en particulier au congé maternité pour les femmes agricultrices, qu'il faut améliorer. Avec votre politique, en l'état de ce PLFSS, les familles sont pénalisées : elles perdent du pouvoir d'achat. Avec la sous-indexation du complément de libre choix du mode de garde, vous augmentez le reste à charge pour les familles. La politique familiale était pourtant un des atouts singuliers de la France par rapport à nos voisins. J'aimerais, madame la ministre, que le Gouvernement se préoccupe davantage des familles. Je vous invite à mener une véritable politique familiale car il y va de l'avenir de la France.

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