Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du jeudi 27 septembre 2018 à 21h30
Croissance et transformation des entreprises — Article 41 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Oui, notre demande de suppression est drastique. En effet, l'assouplissement des dispositifs qui existaient préalablement pose un problème important. Cette proposition s'inscrit dans une stratégie qui avait déjà été mise en place et que vous poursuivez : soumettre toujours plus l'université et la recherche au privé pour leur financement, mettant ainsi en danger une forme d'indépendance dans la recherche et dans l'enseignement, au risque de favoriser les conflits d'intérêts.

Plus généralement, nous sommes opposés à l'idée que l'innovation et la mise en valeur de la recherche fondamentale ne seraient possibles que par les entreprises privées, et que ce n'est que par ce biais-là que la société tout entière bénéficierait des traductions concrètes de la recherche fondamentale. Les entreprises exercent légitimement leur activité avec pour but unique le profit, y compris à très court terme ; or, nous constatons que, d'une manière générale, la recherche du profit entre très souvent en conflit avec l'intérêt général et la protection de l'environnement. Il nous semble donc profondément contradictoire de confier aux entreprises, dont l'objectif à très court terme est de réaliser des profits, quel qu'en soit le coût en termes sociaux, économiques et environnementaux, le soin de mettre en valeur les éléments de recherche fondamentale au profit de la société.

Si cela est cohérent avec votre vision néolibérale, pour nous, c'est une analyse particulièrement court-termiste. La recherche fondamentale devrait en effet être mise au service de ce que nous appelons le grand changement civilisationnel de transition écologique. Or ni la finance verte, ni les entreprises privées ne pourront l'entreprendre : seule la collectivité le pourra. C'est pourquoi nous devrions donner les moyens aux chercheurs de faire profiter l'ensemble de la société de leurs recherches. Nous maintenons donc cet amendement de suppression.

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