Intervention de Catherine Fabre

Séance en hémicycle du mercredi 1er août 2018 à 15h00
Liberté de choisir son avenir professionnel — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Fabre, rapporteure de la commission des affaires sociales :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, chers collègues, au moment du vote final, il me semble nécessaire de rappeler les constats, la philosophie et les principes qui nous ont guidés tout au long de l'examen de ce projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Nous avons hérité d'un système de formation professionnelle, d'une assurance chômage et de modèles de carrières issus d'un monde qui n'est plus le nôtre. Les parcours professionnels étant faits désormais de bifurcations et de ruptures, on ne peut plus raisonner à partir des statuts des uns et des autres ni prévoir des droits en silo.

Nous héritons également d'un système ambitieux en termes de protection et de mobilité sociale, mais dont nous ne pouvons aujourd'hui que constater les limites sur le plan des droits réels. Ainsi, est-il normal, en 2018, que les ouvriers et les employés soient deux fois moins formés que les cadres ? Est-il normal que nous ne soyons toujours pas capables, tant s'en faut, d'inclure dans le milieu ordinaire les personnes en situation de handicap, c'est-à-dire 12 millions d'entre nous ? Est-il normal que notre système éducatif participe à une reproduction sociale indigne, en reléguant dans l'impasse tous ceux qui n'ont pas les codes ou l'appétence pour se fondre dans le moule des études universitaires supérieures, alors même que la voie professionnelle offre de magnifiques opportunités ? Est-il normal enfin, en 2018, après un siècle de combat pour l'égalité entre les sexes, que les femmes soient encore l'objet de violences sexistes au sein des entreprises, et payées 9 % de moins que les hommes, du seul fait justement qu'elles appartiennent au deuxième sexe ? Non, mes chers collègues, tout cela n'est pas normal, et il serait révoltant de s'y résigner, et irresponsable de ne pas s'y atteler.

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