Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 13 septembre 2017 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Nous ne goûtons guère, pour notre part, la politique de privatisations menée depuis 1986 ; nous pensons qu'elle ne s'est révélée bonne ni pour le pays, ni pour l'industrie française, ni pour la maîtrise des secteurs stratégiques.

Il n'est pas question, si je comprends bien, de privatiser des entreprises qui appartiennent à des secteurs qui relèvent de la souveraineté nationale. Cela concerne notamment EDF. Mais pourquoi alors Engie pourrait-elle être privatisée, à hauteur de 4,5 %, après 4,1 % les années précédentes ? La CFDT craint que l'État ne dispose bientôt plus de minorité de blocage.

De la même manière, à l'heure où la question du climat et de l'environnement est considérée comme fondamentale, pourquoi le secteur des transports n'est-il pas considéré comme stratégique ? La braderie d'aéroports à laquelle nous assistons me fait penser à ce qui s'est passé en Grèce, sous prétexte de renflouer le budget. Cela ne me semble pas profitable.

D'une manière générale, au moment où les dividendes sont au plus haut et les taux d'intérêt au plus bas, je suis très étonné que M. Le Maire annonce que l'État veut placer 10 milliards au lieu de toucher les dividendes versés par des sociétés très rentables. Comment cela peut-il être une bonne affaire pour l'État ? Nous avons appris ces jours-ci la teneur d'un accord secret signé par Emmanuel Macron en 2015 avec les sociétés d'autoroutes : en échange de quelques milliards de travaux que ces sociétés devaient de toute façon réaliser, et qui sont rentables puisqu'elles sont souvent aussi des entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP), cet accord prévoit une augmentation de 500 millions d'euros des péages payés par les usagers entre 2019 et 2023. Ce n'est pas moi qui le dis, mais l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (ARAFER). Et on verra les mêmes problèmes, je vous l'annonce à l'avance, pour La Française des jeux : pourquoi privatiser cette entreprise qui distribue des dividendes pour 229 millions, d'autant que l'on touche là à un secteur très sensible, où il peut y avoir du blanchiment d'argent par exemple ?

Enfin, pourriez-vous dresser un bilan global des privatisations depuis 1986, en intégrant les hausses de tarifs pour les usagers et les recettes perdues ? Une mission parlementaire sur ce sujet me paraîtrait intéressante avant que l'on ne vende encore 10 milliards d'actifs.

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