Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du jeudi 28 juin 2018 à 9h30
Agriculture durable pour l'union européenne — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

J'invite M. le rapporteur et M. le secrétaire d'État à réviser leur position sur ces amendements. Personnellement, je soutiens celui de M. Herth, mais plus globalement, nous parlons d'une question importante, directement liée à la politique agricole commune : si l'on opte pour l'ultra-productivisme, avec le maintien résolu du premier pilier, la production sera forte et l'on en restera à la mission exportatrice de la France et de l'Union européenne. Si, sur le plan agricole, le libre-échange a été négatif pour nos paysans, il a été une catastrophe pour les paysans du Sud.

J'ai évoqué, lors d'un autre débat, l'histoire du Burkina Faso, dont on a ouvert les frontières. Ce pays s'est vu condamné à ouvrir son marché agricole : les importations massives de céréales ont alors détruit l'agriculture locale, tout cela sous la pression des ambassades européennes et de l'OMC.

L'entretien que j'avais eu à ce sujet date d'il y a quelques années : en toute honnêteté, je ne sais donc pas si cette pression perdure. Reste que dans une proposition de résolution comme celle-ci, on ne peut se limiter à une position européano-européenne, sans se sentir concerné par les relations que l'on entretient avec d'autres pays en matière agricole. Nous sommes vraiment au coeur du sujet. On ne peut, je le répète, traiter la question migratoire sans poser aussi sur le terrain celle des relations commerciales en matière agricole.

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