Intervention de Jimmy Pahun

Séance en hémicycle du mardi 19 juin 2018 à 21h45
Lutte contre la pollution du transport maritime et promotion des carburants marins alternatifs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJimmy Pahun :

Madame la présidente, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, je vous remercie, monsieur Ahamada, de votre proposition de résolution, que j'accueille avec le plus grand intérêt. Elle a le mérite d'inscrire à l'ordre du jour de notre assemblée ce défi immense que constitue la lutte contre la pollution du transport maritime.

L'essor du transport maritime est une chose fantastique. Depuis toujours, celui-ci a réduit les distances, offert de nouveaux débouchés et rapproché les continents. Tout indique qu'il continuera à croître et la France, forte de son histoire et de sa géographie, doit en saisir toutes les opportunités, ce qui suppose de prendre le virage d'un transport plus respectueux de l'environnement.

Les navires ne peuvent pas continuer à rejeter autant de gaz à effet de serre. Il s'agit aussi d'une obligation depuis que l'OMI a entériné la généralisation de la limitation du taux de soufre à 0,5 % en 2020, surtout si le secteur est appelé à croître.

Appuyons-nous sur l'excellence de nos ingénieurs et de nos marins ! Accompagnons nos entreprises, nos groupes industriels et nos armateurs ! Soutenons les filières d'avenir ! Faisons éclore la révolution du transport maritime décarboné, nous qui voyons, au large d'Ouessant, un navire croiser toutes les minutes et demie !

Votre proposition de résolution, cher collègue, évoque à juste titre la nécessité de soutenir la généralisation des carburants marins de nouvelle génération que sont le GNL et l'hydrogène. De grands groupes ont déjà fait le choix de la transition, notamment la CMA CGM. Il s'agit d'une avancée majeure, preuve que le mouvement est amorcé et qu'il faut l'accompagner.

Le secteur bénéficie de financements publics importants. Au mois de décembre dernier, j'ai assisté au Quai d'Orsay à la signature du premier contrat de financement vert de la Banque européenne d'investissement pour la construction d'un ferry au GNL. Le soutien public à l'innovation maritime suppose l'octroi de financements appropriés, susceptibles d'encourager les investisseurs privés ainsi que nos architectes, nos ingénieurs et nos chantiers navals à prendre les risques indispensables au développement des technologies de rupture.

Ces solutions d'avenir, il faut les rechercher partout. À ce titre, la résolution aurait pu – aurait dû – utilement faire mention d'une autre source d'énergie, inépuisable et complètement décarbonée, qui vous fait traverser l'Atlantique en trois jours et vous fait faire le tour du monde en seulement quarante : le vent, cette énergie maîtrisée par l'homme depuis des millénaires et que certains se proposent de réinventer. Ainsi, le cabinet DPLP, architecte de ces bateaux de record mais aussi vainqueurs de l'America's Cup, a des projets dans ses cartons.

Imaginez donc, chers collègues, un navire à propulsion éolienne couplée à un moteur à hydrogène et dont le pont est recouvert de panneaux photovoltaïques. Ne l'imaginez pas, il existe : c'est l'Energy Observer, évoqué tout à l'heure par M. Lurton, qui a quitté Saint-Malo au mois d'août dernier pour faire un tour du monde. Imaginez aussi un porte-conteneurs tiré par un kite– c'est-à-dire un cerf-volant – de 1600 à 3200 mètres carrés venant en appui de la propulsion principale, capable d'agir ponctuellement en complète autonomie en cas de panne ou de navigation à vitesse réduite. Yves Parlier, héros du Vendée Globe 2000-2001, y travaille.

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