Intervention de Maxime Minot

Séance en hémicycle du lundi 11 juin 2018 à 21h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

« Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » : un titre ô combien ambitieux, pour un sujet ô combien essentiel à l'heure où un jeune de moins de vingt-cinq ans sur cinq est sans emploi.

Tous ici, sur tous les bancs, s'accordent, je crois, à dire que l'apprentissage peut et doit marcher. Pour cela, il nous faut effectivement le réformer, car le taux d'échec est élevé – un apprenti sur quatre abandonne en cours de route.

Partageant ce constat, le Gouvernement propose un certain nombre de mesures qui vont indéniablement dans le bon sens. Je pense notamment à la simplification du contrat d'apprentissage, à la rationalisation de la certification des organismes de formation, aux dispositifs favorisant l'égalité salariale – même si leur inscription dans ce texte ne semble pas opportune – et à la réaffirmation du rôle des chambres de commerce et d'industrie, qui sont en première ligne dans ce domaine – je note au passage un manque de cohérence avec la baisse du budget qui leur est alloué dans la dernière loi de finances.

D'autres dispositions ne peuvent que susciter une certaine réserve : l'article 1er, par exemple, avec la monétisation du compte professionnel de formation qui va transformer la formation en un bien de consommation comme un autre ; mais aussi la reprise en main par l'État de l'ensemble de la politique de formation, au sein d'un nouvel établissement public où il sera majoritaire.

Quant au financement de l'apprentissage, les changements de pied successifs du Gouvernement ne sont pas pour nous rassurer. Après avoir voulu assujettir les employeurs actuellement exemptés de taxe d'apprentissage, rétropédalage ! Après avoir voulu mettre en place une contribution unique, rétropédalage !

Enfin, je vous invite à clarifier le dispositif de l'assurance chômage auprès des Français. Si vous élargissez effectivement le bénéfice de cette prestation à de nouveaux publics, comme les démissionnaires et les indépendants en cessation d'activité, le coût sera supporté en partie non plus par le travail mais par l'impôt et, partant, la solidarité nationale. L'assurance chômage devient-elle alors un minimum social ? C'est une question majeure que vous semblez éluder et un pari étonnant de la part d'un Gouvernement qui mise tout son crédit sur la reprise économique.

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