Intervention de Ghislaine Sicre

Réunion du jeudi 24 mai 2018 à 8h30
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Ghislaine Sicre, présidente du syndicat Convergence infirmière :

Les infirmiers libéraux et même la médecine libérale dans son ensemble n'apparaissent nulle part dans les projets régionaux de santé de deuxième génération : c'est vous dire combien les ARS nous considèrent !

Quant aux soins d'hygiène – et non la toilette, monsieur le député –, ils sont rémunérés par un forfait brut de 7,95 euros qui englobe la prise de sang, l'injection et les petits pansements. Une piqûre intramusculaire est rémunérée 4,35 euros bruts. En outre, les infirmières se déplacent sans cesse au domicile des patients – et ce sont les seules à le faire. Chaque déplacement est rémunéré 2,50 euros bruts ! Nous avons maintes fois sollicité le ministère de l'intérieur à ce sujet, car le prix du diesel a considérablement augmenté. Autant vous dire que les infirmières se heurtent à de graves difficultés lorsqu'elles passent à la pompe à essence, parce qu'elles ne sont pas rémunérées à leur juste valeur compte tenu de l'augmentation des carburants.

Autre point : les diagnostics. Les orthoptistes font désormais des pré-consultations consistant à travailler sur une fiche pour le compte de l'ophtalmologiste, ce qui prend du temps. On pourrait très bien imaginer que les infirmiers travaillent de la même manière en amont, le diagnostic restant confié au médecin. Nous ferons quant à nous des relevés de surveillance clinique infirmière à partir de l'observation de symptômes. Rappelons que les infirmières sont formées à l'observation globale d'un patient. Hélas, aucun acte ne correspond à cette prise en charge.

L'accès direct, enfin : les kinésithérapeutes le réclament pour prendre en charge des entorses, par exemple. Nous pouvons également prendre en charge des patients en accès direct, sans qu'ils aient à passer par le médecin. La compétence des infirmières en matière de pansements est avérée : c'est un cas où l'accès direct est parfaitement envisageable. Nous nous heurtons cependant au problème constant de la prescription : les infirmières ne sont pas habilitées à prescrire des antiseptiques, par exemple, ni aucun autre produit nécessaire à l'accès direct. Il faut débloquer toutes ces questions.

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