Intervention de Joël Aviragnet

Séance en hémicycle du samedi 21 avril 2018 à 15h00
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Article 17

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Aviragnet :

Je voudrais revenir sur la rétention administrative des enfants.

Je veux exprimer mon indignation, en tant qu'homme politique et aussi en tant que professionnel, qu'en 2017, en France, les rétentions de familles avec enfants se soient multipliées et qu'elles s'accompagnent très régulièrement de mauvais traitements. En métropole, plus de 300 enfants ont été enfermés en 2017 ; c'est plus que durant les années 2012, 2013, 2014 et 2015 cumulées.

Je vous renvoie à la tribune que, dans Libération du 18 avril dernier, ont signé la présidente d'honneur de la Ligue des droits de l'homme, la présidente de Défense des enfants International-France, Pierre Joxe, et d'autres personnalités, notamment des neuropsychiatres comme Boris Cyrulnik, qui est aussi psychanalyste et qui fait autorité en la matière. Ces femmes et ces hommes de terrain nous rappellent non seulement que cette situation est contraire à la Convention internationale des droits de l'enfant ratifiée le 7 août 1990 par la France, mais aussi que la France a été condamnée pour cela.

Je suis d'autant plus à l'aise pour parler de ces questions que nous avons été aux affaires et que je me suis toujours opposé à la rétention des enfants. La maltraitance d'enfants en centres de rétention est monnaie courante, nous le savons tous. La nature même de la détention d'un enfant pose question et peut être légitimement considérée comme une violation des droits de l'enfant. J'ai été un professionnel pendant quarante ans et je sais quelles sont pour un enfant les conséquences de l'enfermement. De nombreuses études étayent mes propos.

Je vous demande donc solennellement, en tant que politique, en tant qu'être humain, en tant que parent et surtout en tant que législateur au pays des droits de l'homme, de mettre immédiatement fin à la rétention des enfants, en concevant des mesures alternatives à l'enfermement.

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