Intervention de Marguerite Deprez-Audebert

Séance en hémicycle du mercredi 4 avril 2018 à 15h00
Questions sur le financement des grandes infrastructures

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarguerite Deprez-Audebert :

Les infrastructures sont un sujet qui interpelle et préoccupe les parlementaires des Hauts-de-France puisque je suis, ce soir, la sixième à l'évoquer. De Dunkerque à Valenciennes ou à Compiègne, c'est le canal qui conditionnera le devenir de notre territoire et du nord-ouest de l'Europe. Je rappelle que celle-ci le financera à concurrence de 43 %, soit 1,8 milliard d'euros – une part considérable. Au-delà de sa vocation initiale, le canal Seine-Nord Europe aura pour vertu – cela ne devrait pas vous laisser insensible ! – de diminuer le trafic sur l'autoroute A 1 Paris-Lille à raison de 400 camions par péniche. Mais si la première pierre devra être posée avant 2020, l'impact sur la circulation ne sera pas immédiat et le canal ne suffira pas à délester cette autoroute surchargée, ni à supprimer la thrombose lilloise évoquée tout à l'heure.

Par ailleurs, le développement de la nouvelle vocation logistique de cette région impose la multimodalité et de meilleurs flux ferroviaires, mais aussi routiers et surtout autoroutiers. Je saisis l'occasion de manifester le regret, aujourd'hui partagé par de nombreux acteurs du territoire, devant l'abandon en 2006 du projet de l'autoroute A 24 entre Amiens et la Belgique via l'ouest de la métropole lilloise. Lorsqu'on observe le réseau autoroutier des Hauts-de-France, il y manque de toute évidence le barreau nord-sud qui aurait dû irriguer le centre géographique de la région tout en désengorgeant l'autoroute A 1 ; un axe qui enregistre, en moyenne, plus de 40 000 véhicules par jour dont 15 000 camions, pour la plupart en transit ; un axe gratuit à partir d'Arras.

Pourtant, une mesure très facile à financer pourrait rééquilibrer les flux, mais elle demanderait un certain courage politique : faire de l'axe A 1-A 25 d'Arras à Dunkerque une autoroute à péage, comme toutes les autoroutes du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Aisne ou de l'Oise. On verrait immédiatement les camions se déporter sur les autres axes autoroutiers, A 16 et A 26, qui deviendraient derechef compétitifs. J'ajoute que ce serait aussi une mesure d'équité à l'égard des habitants du Pas-de-Calais, pénalisés quand ils doivent se rendre dans leur préfecture, située à l'extrémité sud-est du département, où sont concentrés de plus en plus de services.

Madame la secrétaire d'État, que pensez-vous de cette proposition et comment envisagez-vous la révision de l'aménagement autoroutier incomplet de notre territoire des Hauts-de-France ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.