Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 28 mars 2018 à 21h30
Régime d'ouverture et de contrôle des établissements privés hors contrat — Motion de rejet préalable

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Madame Rubin, votre intervention avait tout d'une déclaration générale sur l'éducation. J'y répondrai dans le même esprit mais plus brièvement. Je ne peux pas vous laisser dire que la politique actuelle serait une politique de désengagement : ce n'est vrai ni sur le fond, ni sur la forme, ni sur le plan budgétaire.

Sur le fond, l'honnêteté intellectuelle aurait dû vous conduire à reconnaître qu'une stratégie complète de renforcement du service public de l'éducation est en train de se développer. Sans la décrire ici, je rappellerai simplement qu'elle se traduit par la priorité donnée à l'école primaire – vous avez d'ailleurs salué certaines dimensions de cette politique, et je vous en remercie – , et par d'autres mesures relatives au collège et au lycée. La réforme du baccalauréat, qui se déploiera au cours des trois prochaines années, correspond aussi à certaines nécessités que vous avez évoquées. L'enseignement professionnel, dont vous avez également parlé, fait aussi l'objet d'une forme de réinvestissement qualitatif et budgétaire. Les données budgétaires corroborent ce que je viens de dire : le budget de l'éducation nationale est en augmentation, et nous avons créé des postes dans le premier degré.

Il est contre-productif de caricaturer la politique que nous menons, alors qu'elle vise clairement à renforcer l'école de la République. Nous la menons dans la transparence, et nous pouvons démontrer, prouver, chacun des éléments que nous avançons. Certes, l'un ou l'autre de ces éléments peut être discuté, mais la direction d'ensemble, elle, me semble difficilement contestable sans être de mauvaise foi.

Si la présente proposition de loi peut vous sembler insatisfaisante, elle ne peut pas vous déplaire complètement. Comme vous l'avez noté, elle procède d'une démarche républicaine qui veille à préserver la liberté d'enseignement – qui fait partie des grands principes de la République – , mais aussi à ce que cet enseignement ne soit pas dispensé n'importe comment à nos enfants. Je crois qu'il y a consensus sur ce point dans cette assemblée.

Par ce texte, nous commençons à jeter les bases juridiques pour empêcher les dérives. Elles sont absolument nécessaires, même si je suis d'accord avec vous pour dire qu'elles ne sont pas suffisantes. Il faudra ensuite qu'elles soient appliquées. Je m'engage devant la représentation nationale à organiser les rectorats de façon à mener les contrôles dans le respect de la loi, dans sa lettre comme dans son esprit. Son esprit, je tiens à le redire, et c'est pourquoi nous sommes là ce soir, c'est bien d'éviter que les élèves soient embrigadés dans des extrémités incompatibles avec les principes de notre République, a fortiori dans le contexte que nous connaissons.

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