Intervention de Sébastien Jumel

Réunion du mardi 20 mars 2018 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Je propose que l'on ne caricature pas l'opposition. Je suis député d'une circonscription où l'industrie représente 24 % du PIB, et je rencontre chaque jour des dirigeants d'entreprise. Si la commission d'enquête sur la politique industrielle a été créée, c'est parce que des fleurons ont été bradés au bénéfice d'intérêts non français, avec, à la clé, des doublons industriels et des licenciements. Des rapports pointent aujourd'hui l'instabilité capitalistique des fleurons restants, insistant sur le risque que des fonds d'investissement prédateurs viennent siphonner les savoir-faire. Rien de cela ne sera empêché par une loi sur le secret des affaires ; vous êtes hors sujet !

Dans ma région, le flaconnage de luxe devait être racheté par leverage buy-out (LBO). Si les salariés avaient respecté le secret des affaires et ne nous avaient pas remis les documents sur les projets industriels de ces LBO, nous ne parlerions plus de Saint-Gobain Desjonquères en vallée de la Bresle. Lorsque l'intérêt général est en jeu, cela vaut le coup que les salariés s'assoient sur le sacro-saint secret des affaires !

Nous ne proposons pas d'interdire aux PME de préserver leurs savoir-faire ou leurs brevets dans un contexte de concurrence libre et non faussée. Mais lorsque la fraude fiscale met en jeu l'intérêt général, il faut permettre aux lanceurs d'alerte, aux syndicalistes et aux journalistes d'interpeller l'opinion publique et la Représentation nationale pour que la moralité soit au rendez-vous et que les corrections qui s'imposent soient apportées. Il ne s'agit pas de s'attaquer à notre tissu industriel !

Comme l'a dit M. François Ruffin, il y a deux poids deux mesures : une harmonisation rapide lorsqu'il s'agit de protéger les intérêts de la finance et pas d'harmonisation en ce qui concerne l'environnement, les normes sociales ou le droit du travail. Mais nous avons bien compris depuis le début du mandat que ce ne sont pas là vos priorités !

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