Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 24 février 2022 à 9h00
Déclaration du gouvernement relative à l'évolution de la situation sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

J'en viens à l'année 2021.

Janvier : grande pagaille. Seules 500 000 doses de vaccin sont reçues sur le million promis par le Premier ministre. De plus, deux tiers des congélateurs de stockage ne fonctionnent pas et les seringues ne sont pas conformes.

15 janvier : Jean-Michel Blanquer ment encore. Il parle de 0,03 % de contaminations d'élèves pour justifier l'absence de protocole sanitaire à l'école. Toujours pas de purificateurs d'air dans les classes.

22 janvier : vous annoncez au vingt heures, monsieur le ministre, viser 30 millions de vaccinés pour la fin mai. Dans l'après-midi, au Sénat, vous parliez plutôt de 15 millions de vaccinés d'ici à juin. La vaccination est ouverte à 7 millions de personnes, mais le pays n'a que 700 000 doses.

Fin février, le taux de contamination au covid-19 en France est parmi les plus élevés d'Europe. Pas grave, puisque le Président finira épidémiologiste et qu'il briguera l'agrégation d'immunologie.

Mars : vous avez fait appel à sept cabinets de conseil privés, en tout, pour la modique somme de 25 millions d'euros. En Île-de-France, 40 % des interventions hospitalières autres que pour cause de covid-19 ont dû être déprogrammées. Les enseignants devront payer le reste à charge de leurs tests salivaires. Toujours pas d'obligation de télétravail du côté des entreprises.

26 mars : on approche des 100 000 morts. Emmanuel Macron déclare : « Je n'ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d'échec. » Comme d'habitude, Jean-Michel Blanquer ment sur le nombre de tests réalisés dans les écoles primaires.

Avril : les autotests ne seront disponibles que dans un mois. Vous déclarez, monsieur le ministre, que « l'école n'est pas un foyer infectieux ». Les écoles seront finalement fermées le lendemain. La vaccination promise aux enseignants à partir de la mi ou de la fin avril est repoussée à la mi-juin.

Fin avril, Jupiter a tonné : levée des restrictions, sans l'avis du Conseil scientifique. Vous maintenez le couvre-feu à dix-neuf heures jusqu'à nouvel ordre, sans aucune preuve de son efficacité.

29 avril : le Président de la République l'assure : « Le passe sanitaire ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français. »

30 avril : vos collègues députés au Parlement européen rejettent un amendement visant à lever les brevets sur les vaccins contre le covid.

Juin : 17 millions de masques FFP2 défectueux distribués aux soignants ont été rappelés par votre ministère.

Juste auparavant, le 31 mai, vous instaurez le passe sanitaire pour les grands rassemblements.

Juillet : vous étendez le passe sanitaire « qui ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français » aux activités du quotidien. Plus de restaurant, de café, de sport, de culture, de cinéma, citoyens non vaccinés : pour vous, ce sera métro-boulot-dodo.

15 octobre : les soignants sans schéma vaccinal complet sont suspendus, ainsi que les pompiers.

Nous arrivons à l'année 2022. 1er janvier : Agnès Buzyn est décorée de la Légion d'honneur. 2 janvier : les enseignants prennent connaissance du nouveau protocole – qui a changé trois fois – la veille de la rentrée, dans un article payant, tandis que Jean-Michel Blanquer est à Ibiza .

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