Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du jeudi 6 janvier 2022 à 15h00
Sahara occidental

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

S'agissant du respect du droit international, permettez-moi, monsieur le ministre délégué, d'aborder la situation de Cuba plutôt que celle du Sahara occidental. Cette île subit depuis maintenant soixante ans un embargo qui s'est durci depuis 1996 et qui est devenu encore plus rigoureux sous la présidence de Donald Trump. Rappelons que ce dernier a pris à l'encontre de ce pays, dans le cadre de lois extraterritoriales, 243 mesures, autrement dit une tous les trois jours durant la durée de son mandat, ce qui s'apparente à de l'acharnement. Et son successeur Joe Biden n'a levé aucune des sanctions.

Cuba se trouve privée de multiples ressources. Elle n'a même plus accès aux financements. Vous le savez parfaitement, monsieur le secrétaire d'État, pour avoir assisté maintes fois à des négociations. Rappelons à ce propos le soutien apporté par la France à Cuba, à l'initiative du président François Hollande, à travers notamment l'accord du club de Paris du 12 décembre 2015.

Cuba souffre toujours plus de cet embargo, désigné sous le terme de bloqueo, qui signifie « blocus », qu'il est absolument nécessaire de lever. Il touche en effet l'alimentation et les produits de santé. L'aide humanitaire internationale ne peut même pas parvenir à la population.

Ajoutons que ces lois extraterritoriales affectent nos entreprises. Selon le rapport de notre collègue Raphaël Gauvain, elles ont entraîné 30 milliards d'euros de pertes pour elles, 100 milliards si l'on prend en compte les non-réalisations. Nous voyons comme ces lois pèsent sur l'économie de notre pays et donc sur le budget national et la vie de nos concitoyens.

Comment la France compte-t-elle agir ? La question se pose d'autant plus en cette période de pandémie que le blocus américain empêche Cuba de produire ses vaccins en quantités souhaitables pour aider l'humanité à sortir de cette crise.

Nous ne pouvons accepter que la France et l'Union européenne, dont nous venons de prendre la présidence du Conseil, ne soient pas à la hauteur face aux États-Unis qui défendent leurs intérêts propres au lieu d'œuvrer pour l'amitié entre les peuples : 11 millions de Cubains souffrent de cette idéologie américaine que nous ne saurions cautionner.

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