Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du lundi 22 novembre 2021 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Or ces conditions se sont terriblement dégradées depuis vos années d'internat. Il faut donc agir en urgence pour améliorer la situation : les suicides d'étudiants en médecine sont des messages d'alerte bien trop fréquents.

À l'échelle nationale, pour pallier le manque de personnel, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, appelle à multiplier les heures supplémentaires des personnels de santé, ainsi qu'à mobiliser des retraités et des volontaires, notamment chez les internes. Pourtant, à vous écouter, l'hôpital a été sauvé. On croirait entendre les musiciens du Titanic, qui continuent à jouer sur le pont alors que le naufrage a déjà commencé – mais cette fois-ci, la mélodie sonne faux, et vous faites partie des responsables du naufrage. Cessez de faire croire aux Françaises et aux Français que vous arrivez tel un sauveur durant la crise. Cette année, certes, vous levez le pied par rapport aux années précédentes : 1 milliard d'euros est demandé à l'assurance maladie, pas davantage, et des moyens sont déployés pour juguler l'épidémie – on ne frappe pas un homme à terre. Mais vous prévoyez tout de même de poursuivre l'austérité budgétaire dans les années à venir. La seule explication qui me vient à l'esprit, quand je découvre vos plans pour le futur, est que vous avez perdu la raison.

Durant l'examen du PLFSS en première lecture, toutes nos demandes de faire cesser les fermetures de lits et de services ont été balayées du revers de la main. À Marseille, 150 suppressions de lits sont encore prévues ; à Lyon, 120 lits de psychiatrie sont menacés ; en Île-de-France, 300 lits pourraient disparaître à la suite de la fusion de l'hôpital Bichat-Claude-Bernard et de l'hôpital Beaujon, dont les personnels sont en grève aujourd'hui même. Je pourrais continuer ainsi longtemps d'égrener vos méfaits.

Pourtant, j'apprends par la presse que vous plancheriez, monsieur le ministre, sur un projet de « grande sécu » – décidément, la démagogie n'a pas de limite ! Comment osez-vous défigurer un si beau dispositif, vous qui avez déjà voté 14 milliards d'économies pour l'assurance maladie depuis le début du mandat ? Si une « grande sécu » doit voir le jour, c'est bien celle de l'avenir en commun, que le groupe La France insoumise défend depuis 2017 : elle permettrait d'en finir avec les frais de gestion astronomiques des assurances complémentaires, avec les tarifs inégalitaires et avec l'exclusion de trois millions de personnes non couvertes.

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