Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du lundi 8 novembre 2021 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2022 — Mission agriculture alimentation forêt et affaires rurales (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Il porte sur l'ONF, l'Office national des forêts, et sur les coupes qu'il a subies au cours des dernières années et continue de subir. L'ONF est en effet confronté depuis plus de trente ans à un plan social sans précédent et le rabotage des ressources humaines se poursuit. Le nombre de gardes forestiers assermentés est ainsi passé de 9 000 à 3 000 pour l'ensemble des forêts publics, qui correspondent à 10 % de notre territoire national.

Plus largement, l'ONF est passé de plus de 15 000 emplois en 1985 à moins de 9 000 en comptant les emplois aidés dans ce budget pour 2022. Cet appauvrissement, destructeur de notre service public de protection d'un de nos biens communs d'intérêt général, est délétère.

En outre, il se traduit par des dégâts humains dramatiques. La tribune « Pour un service public forestier » rappelle le bilan humain désastreux de cette politique de destruction systématique de notre ONF en notant que, depuis 2005, on y recense plus de cinquante suicides, un taux plus fort qu'à France Télécom, au pire moment de la crise bien connue qu'avait traversée l'opérateur. Il est plus que temps d'inverser cette macabre courbe, ce qui passe tout d'abord par une augmentation de budget adaptée à la situation. Je suis sûr que Mme la rapporteure spéciale Anne-Marie Cattelot sera favorable à cet amendement.

Ce surplus de budget devra notamment servir au recrutement de fonctionnaires assermentés, et ce pour une raison simple qu'il convient de rappeler. Ce statut a pour fonction de garantir une égalité de traitement entre les différents usagers et les différentes utilisations de nos forêts nationales. Ces biens communs suscitent évidemment les convoitises d'intérêts divergents et avec elles des pressions sur les agents. Contractuels et fonctionnaires reconnaissent que le statut est ce qui leur permet de résister aux différentes pressions et ainsi d'incarner l'intérêt général et de le faire prévaloir.

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