Intervention de Maina Sage

Séance en hémicycle du vendredi 5 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage, rapporteure pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Ayant évoqué auparavant les crédits du programme Affaires maritimes, je me concentrerai sur les transports terrestre et aérien. L'enjeu est mondial : le secteur des transports est l'un des plus émetteurs de gaz à effet de serre, et il est fondamental de disposer d'une vision coordonnée et cohérente des efforts de décarbonation à mener sur les trois volets, terrestre, maritime et aérien. L'urgence à agir n'est aujourd'hui plus à démontrer. Il y a encore quelques mois, le GIEC tirait une nouvelle fois la sonnette d'alarme en nous invitant à un sursaut collectif.

La décarbonation des mobilités doit être au cœur de nos priorités. Il faut reconnaître que sous cette législature, le Gouvernement et la majorité ont accéléré la transition énergétique et que le budget des transports s'inscrit plus que jamais dans la transformation enclenchée dans notre pays, dont il faut rappeler qu'elle n'est qu'à ses débuts. Certes, l'effort engagé est important, mais nous sommes encore très loin du but. À cela s'ajoute un contexte économique défavorable, avec une hausse du prix du carburant, qui nous engage à changer nos pratiques pour des raisons économiques autant qu'écologiques.

Le programme Infrastructures et services de transports est doté de 3,8 milliards d'euros en crédits de paiement, soit une hausse de près de 150 millions d'euros par rapport à 2021. Cette hausse est significative : beaucoup a été fait pour le développement du fret ferroviaire, le maintien des petites lignes, l'aide à la réouverture des trains de nuit qui se poursuivront l'année prochaine. À cela s'ajoutent les crédits budgétaires dédiés au plan de relance, lequel continue de soutenir la décarbonation de notre économie et de nos transports pour l'année à venir. Ainsi, 1,36 milliard d'euros sera dédié au financement des infrastructures et mobilités vertes.

Nous devons avoir une vision transversale des modes de transport : terrestre, mais aussi maritime et aérien. À ce titre, notre groupe salue l'effort mis sur l'hydrogène vert. C'est une énergie d'avenir qui pourra transformer nos transports les plus polluants, et notre pays peut être un leader européen et mondial dans ce domaine. Elle a fait l'objet d'une annonce du Président de la République lors de la présentation du plan France 2030. Nous soutenons fortement cet engagement en faveur de l'innovation, de la recherche et du développement de ces technologies. Il faut accélérer, tout en ayant en tête que le secteur a été lourdement touché par la crise – cela vaut pour le secteur maritime, mais aussi pour le secteur aérien.

Monsieur le ministre délégué, j'appelle une nouvelle fois votre attention sur le sort des compagnies aériennes régionales, dont l'intérêt est stratégique – on seulement pour les territoires d'outre-mer, mais aussi pour le territoire national. Je sais que les dispositifs de soutien fiscal à ces compagnies seront confortés dans les articles non rattachés.

Dans la crise que nous traversons, le soutien ne peut cependant se limiter à des prêts garantis par l'État (PGE), car ils devront être remboursés ; il faut leur ajouter des prêts exceptionnels, comme nous avons su le faire pour notre compagnie nationale – d'autres l'ont déjà évoqué.

Pour relever ces défis économiques et écologiques, le Gouvernement a déjà prévu un plan de soutien massif à la recherche. Pouvez-vous nous éclairer sur son état d'avancement ? Concernant l'avion à hydrogène, l'objectif de 2035 semble difficile à atteindre – peut-on espérer y parvenir ?

Ces transformations sont nécessaires, dans les outre-mer comme dans l'Hexagone. Veillons à bien intégrer la dimension archipélagique de notre pays à l'élaboration des stratégies nationales. On oublie souvent que la France n'est pas qu'hexagonale : elle est mondiale, elle est maritime, et tout l'espace ainsi concerné est aussi aérien. En matière aéronautique, nous devons absolument faire en sorte que les outre-mer soient engagés dans la même dynamique que la métropole.

Le groupe Agir ensemble votera les crédits de la mission "Écologie, développement et mobilité durables" .

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