Intervention de Stanislas Guerini

Réunion du mercredi 20 décembre 2017 à 16h15
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi pour un État au service d'une société de confiance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStanislas Guerini, rapporteur :

Nous vous remercions d'être venu, tel le courageux Astérix et ses douze travaux, présenter les quinze vôtres devant une commission spéciale qui oeuvre depuis deux semaines dans l'état d'esprit que vous avez indiqué. Je remercie du reste tous les députés qui participent aux auditions que nous organisons, qui sont ouvertes et qui permettent d'éclairer nos débats.

Je vous poserai des questions de méthode et des questions sur les principes structurant le texte.

En ce qui concerne la méthode de la réforme, de nombreux articles du texte prévoient des expérimentations. Pouvez-vous justifier ce choix et préciser les conditions de leur généralisation éventuelle ? De la même manière, de nombreux articles renvoient à des décrets ou à des ordonnances. Pouvez-vous, ici aussi, nous en dire davantage sur ce choix et sur votre volonté d'associer les parties prenantes à la rédaction desdites ordonnances.

Ensuite, le Conseil d'État se montre très souvent critique sur les études d'impact du Gouvernement, études sur lesquelles nous nous appuyons pour l'examen des textes. C'est précisément l'impact des mesures sur les parties prenantes, notamment du point de vue de l'inflation normative, qui est dénoncée. D'autres pays se sont dotés d'organes de contrôle de la production de la norme – on pense au RPC au Royaume-Uni ou au Nationaler Normenkontrollrat en Allemagne. Quel est votre avis sur le sujet ? L'examen du texte sur la société de confiance sera-t-il l'occasion d'en discuter puisqu'il y est question d'inflation normative, donc de complexité et donc d'erreurs potentielles ?

Pour ce qui est de l'évaluation en aval, vous avez souligné que l'art d'exécution serait essentiel concernant cette réforme. Les auditions que nous avons réalisées ont montré la crainte d'un certain nombre d'acteurs que les réformes engagées ne déçoivent. Entendez-vous par conséquent maintenir ou non le projet d'instaurer un comité ou un conseil de simplification et, dans l'affirmative, entendez-vous l'institutionnaliser, et comment concevez-vous son articulation avec le travail parlementaire après la réforme évoquée dans votre intervention liminaire ?

Ma troisième question porte sur le lien avec la réforme de l'État. Vous avez évoqué le programme Action publique 2022. Il serait utile que vous nous en rappeliez les contours, le déroulement et que vous en précisiez l'éventuelle articulation, là aussi, avec le texte. Êtes-vous favorable à ce que nous auditionnions le secrétaire d'État qui vous est rattaché ?

Enfin, quatrièmement, j'ai des questions sur les trois principes constitutifs du texte.

Allons-nous assez loin concernant le droit à l'erreur ? Quid du périmètre du dispositif, des autorités administratives indépendantes ? Pouvez-vous nous éclairer sur les risques éventuels à aller plus loin en matière de droit à l'erreur, par exemple, dans le domaine fiscal, sur la non-application de majorations en cas de retard de paiement ?

Le deuxième principe est le droit au dialogue, à travers la médiation au sein des URSSAF. Êtes-vous favorable à ce qu'on aille encore plus loin et qu'on ait une vision encore plus générale de la médiation entre les administrations et les administrés ?

Enfin, « l'administration qui s'engage » est l'un des chapitres du texte. Pouvez-vous préciser l'articulation entre les nombreux dispositifs prévus : rescrit, publication des circulaires, prise de position formelle, certificat d'information… ?

Comment se prémunir du risque de contradiction potentielle entre ces différents principes et ainsi garantir la sécurité juridique des administrés ?

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