Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du jeudi 4 novembre 2021 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Mission travail et emploi (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

J'ai évoqué ce sujet tout à l'heure dans mon intervention liminaire à l'examen des crédits de cette mission et je m'appuie ici sur le rapport de la DARES élaboré notamment par Christine Erhel et qui est donc issu de votre ministère, madame la ministre. Ce rapport indique que le salaire mensuel moyen des ouvriers non qualifiés du bâtiment s'élève à 814 euros, que celui des ouvriers non qualifiés de l'agroalimentaire est de 878 euros, celui des ouvriers non qualifiés de la manutention de 767 euros, celui des caissiers et des employés de libre-service de 859 euros, celui des aides à domicile de 682 euros, celui des agents de gardiennage de 1 023 euros, celui des agents d'entretien de 764 euros et celui des bouchers, charcutiers et boulangers de 1 180 euros. Ces niveaux de salaire se situent tous en-dessous du SMIC ; voilà ce qu'indique le rapport.

Que va donc faire votre ministère, quelle loi allez-vous défendre, quel règlement allez-vous appliquer pour que cesse cette injustice qui fait que les métiers les plus utiles sont aujourd'hui les moins bien payés, se situant de fait sous le SMIC ? En effet, ce sont des métiers où les temps partiels sont contraints, où l'intérim, les CDD et les contrats précaires sont devenus la norme. Qu'allez-vous faire pour réguler cette situation et faire en sorte que la deuxième ligne voie ses revenus très sérieusement augmenter ?

Cela permettrait aussi de répondre à un défi, dont la DARES a également fait état dans une note, et selon lequel si des secteurs sont sous tension et peinent à trouver des salariés, c'est parce que les conditions de travail et de rémunération y sont indignes. Cette note indique que la « forte poussée des tensions » résulte « moins d'un problème de formation […] que d'un problème d'attractivité dans une trentaine de métiers. […] L'apaisement des difficultés de recrutement et la baisse du chômage pourraient donc aussi passer par l'amélioration des conditions de travail et, ou, la revalorisation des salaires dans certains métiers. »

Il apparaît ainsi qu'on ne peut se contenter de faire confiance au dialogue social, en espérant que quelque chose d'intéressant en ressortira pour toutes ces personnes. J'insiste, quelles actions allez-vous mener pour tous ces métiers de la deuxième ligne ?

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