Intervention de élisabeth Borne

Séance en hémicycle du jeudi 4 novembre 2021 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Travail et emploi

élisabeth Borne, ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion :

Les recettes de l'opérateur se sont contractées sous l'effet de la crise tandis que ses dépenses ont fortement augmenté, du fait de la dynamique exceptionnelle de l'apprentissage et du recours au CPF. Pour assurer son financement, nous vous proposerons dans le PLFR 2 pour 2021 de supprimer la règle d'or de France compétences et de lui verser une subvention globale de 2,7 milliards d'euros pour 2021. En 2022, l'État et les partenaires sociaux devront néanmoins définir les modalités d'une trajectoire soutenable.

Enfin, le budget 2022 poursuit l'investissement sans précédent en faveur de la jeunesse, en renforçant nos efforts au profit des jeunes les plus en difficulté. Avec 9 milliards d'euros déployés en 2020 et 2021, le plan « 1 jeune, 1 solution » a incontestablement porté ses fruits. Depuis son lancement, plus de 3 millions de jeunes ont trouvé leur solution : un emploi, un apprentissage, une formation ou un parcours d'insertion. Et le nombre de jeunes demandeurs d'emploi est au plus bas depuis 2008.

En 2022, nous voulons poursuivre cette mobilisation au service de l'emploi des jeunes. C'est pourquoi nous avons décidé de reconduire les solutions qui ont fait leurs preuves. Un budget de 5,4 milliards d'euros est ainsi consacré au financement de la poursuite des outils du plan « 1 jeune, 1 solution » : primes à l'alternance prolongées jusqu'en juin 2022, formations qualifiantes ou encore contrats aidés.

Pour transformer durablement l'insertion professionnelle des jeunes, le Président de la République et le Premier ministre ont annoncé mardi la création d'un contrat d'engagement jeune. Notre ambition est que chaque jeune puisse trouver un chemin vers l'emploi. La reprise économique doit bénéficier à tous, y compris aux jeunes qui ne sont pas en situation de retrouver seuls un emploi. Pour eux, nous proposerons donc des accompagnements d'une intensité inégalée jusqu'à présent, avec une mise en activité systématique tout au long du parcours.

Le contrat d'engagement jeune, qui s'adressera aux jeunes de moins de 26 ans durablement sans emploi ni formation, remplace et harmonise les dispositifs existants. Proposé par l'ensemble des opérateurs, avec des règles et des exigences communes, il prendra la forme d'un accompagnement intensif de 15 à 20 heures par semaine de mise en activité avec un référent unique qui mobilisera toutes les solutions dont le jeune a besoin pour retrouver un emploi. C'est la condition pour être efficace. Celui qui est prêt à s'engager dans ce parcours pourra percevoir une allocation pouvant atteindre 500 euros par mois. Ce contrat supposera la mobilisation des entreprises pour favoriser la découverte des métiers, l'immersion dans un collectif de travail et la formation en alternance.

En complément, nous irons plus loin pour aller chercher et remobiliser les jeunes en rupture avec les institutions, qui ne viennent plus en mission locale ou à Pôle emploi. Nous nous appuierons sur le réseau de terrain des associations de lutte contre la pauvreté pour leur proposer des parcours sur mesure. Nous renforcerons aussi le modèle des structures qui accueillent et remobilisent ces jeunes, en amplifiant le nombre de places en EPIDE, en écoles de la deuxième chance et en écoles de production.

Pour concrétiser ces engagements, nous vous présentons aujourd'hui deux amendements, que je vous appelle, là aussi, à voter le plus largement possible. D'ailleurs, madame Valérie Six, monsieur le rapporteur pour avis, je répondrai à vos questions à l'occasion de l'examen de ces amendements.

Pour les jeunes éloignés de l'emploi, y compris les plus en rupture, le contrat d'engagement jeune représentera un investissement de 2,6 milliards d'euros en 2022, dont 550 millions d'euros crédités par notre amendement pour renforcer l'intensité de l'accompagnement et prévoir des actions spécifiques pour les jeunes en grande précarité. Au total, 6 milliards d'euros seront consacrés dans ce budget à l'accompagnement des jeunes vers l'emploi.

Vous l'aurez compris, ce budget ambitieux doit permettre d'accompagner chacun afin de ne laisser personne au bord du chemin à l'heure où notre économie repart, de donner aux actifs la maîtrise de leurs parcours en leur permettant de concrétiser leurs souhaits d'évolution professionnelle, et surtout d'investir pour notre jeunesse, car elle est l'avenir de notre pays.

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