Intervention de élisabeth Borne

Séance en hémicycle du jeudi 4 novembre 2021 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Travail et emploi

élisabeth Borne, ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion :

C'est la deuxième fois que j'ai l'honneur de présenter le budget dédié aux politiques de l'emploi et de la formation. Grâce au « quoi qu'il en coûte » et au plan de relance que vous avez adopté l'an dernier, notre économie connaît une reprise vigoureuse. L'INSEE prévoit même une croissance de 6,25 % en 2021, ce qui distingue la France de ses voisins. Le niveau d'emploi est supérieur à ce qu'il était en 2019 et le nombre d'embauches n'a pas été aussi élevé depuis plus de vingt ans. L'INSEE anticipe par ailleurs un taux de chômage de 7,6 % au troisième trimestre, soit un niveau comparable à celui de 2008. Je crois pouvoir l'affirmer : personne n'imaginait de tels résultats il y a un an.

L'enjeu du nouveau budget consiste à conforter cette dynamique et à investir dans les compétences nécessaires pour assurer l'avenir du pays. Le projet de loi de finances initiale prévoit ainsi d'allouer 16,6 milliards d'euros au financement des politiques de l'emploi et de la formation. Nous voulons donner une place à chacune et à chacun sur le marché du travail, pour que la relance soit vraiment inclusive.

Concrètement, ce budget a plusieurs objectifs : accompagner les personnes exclues du marché du travail en les orientant vers les secteurs en tension, faciliter l'accès à la formation pour tous les actifs en leur permettant de maîtriser leur parcours professionnel et investir plus que jamais pour la jeunesse en redoublant d'efforts pour les jeunes les plus en difficulté. Il suit un fil rouge : bâtir une société qui encourage l'émancipation et facilite l'accès à l'autonomie grâce au travail.

Ce budget entend d'abord accompagner les personnes éloignées de l'emploi en les formant aux besoins immédiats des entreprises et en les menant vers l'activité.

Pour que la reprise profite à tous, dans chaque territoire, le Premier ministre a annoncé le 27 septembre un nouveau plan de 1,4 milliard d'euros afin de réduire les tensions de recrutement dans certains secteurs. Nous voulons ainsi faciliter les transitions professionnelles des salariés en consacrant 600 millions d'euros à leur formation et amplifier l'effort de formation des demandeurs d'emploi en y consacrant 800 millions d'euros supplémentaires.

Nous voulons agir vite. C'est pourquoi il vous sera proposé de voter des crédits dès le deuxième projet de loi de finances rectificative, dit PLFR 2, pour 2021, que vous allez examiner dans les prochains jours. Ils seront complétés par un amendement au PLF pour 2022, que nous vous présenterons en séance aujourd'hui, et que je vous appelle à voter massivement.

À travers ce plan, nous accordons une attention particulière aux demandeurs d'emploi de longue durée. Car si le taux de chômage a fortement baissé, le chômage de longue durée persiste, quant à lui, à un niveau élevé. C'est pourquoi nous incitons fortement les entreprises à embaucher, en contrat de professionnalisation, les demandeurs d'emploi de longue durée.

Plus largement, pour construire une société plus inclusive, ce projet de loi de finances renforce tous les dispositifs d'insertion destinés aux publics vulnérables. Ainsi, les structures d'insertion par l'activité économique bénéficieront de 1,3 milliard d'euros, soit une augmentation de 150 millions par rapport à 2021. Les entreprises adaptées recevront, quant à elles, 425 millions d'euros d'aides au poste. L'élargissement de l'expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée sera financé par un budget de plus de 33 millions d'euros.

Je veux saluer ici le travail effectué par la commission des affaires sociales et par la commission des finances. Nous nous retrouvons autour de l'idée que l'insertion est un levier de cohésion sociale et territoriale. C'est pourquoi nous soutiendrons les amendements déposés par Mme la rapporteure spéciale Marie-Christine Verdier-Jouclas et par la majorité.

Je vous confirme que les maisons de l'emploi bénéficieront d'une enveloppe de 5 millions d'euros et que l'expérimentation relative aux entreprises d'insertion par le travail indépendant sera prolongée de deux ans, comme nous nous y sommes engagés.

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