Intervention de Jean-Michel Clément

Séance en hémicycle du jeudi 4 novembre 2021 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Clément :

Depuis quelques mois, la reprise de l'activité économique est là. S'il faut l'apprécier au regard de la récession due à la crise sanitaire, notons que cette reprise se fait aussi sentir sur le marché du travail. Cela signifie-t-il pour autant que la crise économique et sociale liée à la covid-19 est derrière nous ? Rien n'est moins sûr. L'embellie n'est pas homogène : elle ne concerne pas les demandeurs d'emploi ayant une activité réduite – bien souvent, des travailleurs précaires – ni les plus de 50 ans. Quant au chômage de longue durée, il s'est aggravé durant la crise. En d'autres termes, si l'emploi reprend globalement, il n'est pas toujours de qualité, ni durable.

Dès lors, le groupe Libertés et territoires regrette de voir les crédits initiaux de la mission "Travail et emploi" diminuer. Vous m'opposerez que cette baisse reste légère, mais elle constitue un mauvais signal dans cette période, d'autant que le nouveau calcul introduit par la réforme de l'assurance chômage est finalement entré en vigueur, après plusieurs reports, malgré l'opposition de tous les partenaires sociaux. Si vous ne partagez pas les conclusions de l'UNEDIC en la matière, nous ne pouvons rester sourds à son alerte : plus de 1 million de personnes devraient voir leur allocation baisser, alors que 4 millions de nos concitoyens ne perçoivent déjà rien.

Nous nourrissons donc une grande inquiétude pour tous les travailleurs précaires – saisonniers, intermittents de l'emploi – déjà durement fragilisés par la crise, qui subiront ce mode de calcul injuste et dangereux. Nous le déplorons d'autant plus que les moyens affectés au service public de l'emploi constituent à nos yeux un motif de préoccupation : d'année en année, la subvention versée par l'État à Pôle emploi diminue, alors même que les ressources de cet établissement ont été rendues plus dépendantes de la contribution de l'UNEDIC, donc plus sensibles à la conjoncture économique.

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