Intervention de Paul Christophe

Séance en hémicycle du jeudi 4 novembre 2021 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Christophe :

Nous examinons les crédits consacrés à la mission "Travail et emploi" du projet de loi de finances pour 2022. Le dernier budget de la législature prolonge l'effort financier en faveur de l'emploi et de la formation professionnelle engagé depuis le début du quinquennat et conforte la reprise de l'activité dans le contexte de sortie de la crise sanitaire.

Je tiens à saluer, au nom du groupe Agir ensemble, l'efficacité des politiques publiques en faveur de l'emploi déployées depuis le début de la pandémie. Elles ont permis de déjouer les scénarios apocalyptiques qui prédisaient une explosion du chômage. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : nous avons déjà retrouvé le niveau d'emploi d'avant-crise et l'INSEE estime que le taux de chômage devrait encore reculer pour s'établir à 7,6 % de la population active à la fin de l'année 2021, un niveau jamais atteint depuis 2008. C'est bien la preuve que le « quoi qu'il en coûte » a joué à plein son rôle d'amortisseur contracyclique et nous a permis d'éviter le pire sur le front de l'emploi.

En 2022, le budget global de la mission "Travail et emploi" restera stable, à 13,4 milliards d'euros. Ces crédits sont particulièrement importants, car ils représentent l'effort consenti par la nation pour ne laisser aucun de ses membres de côté, ainsi que son ambition : permettre aux personnes les plus éloignées du marché du travail de retrouver un emploi et construire véritablement une société plus inclusive. Nous saluons ainsi l'augmentation des crédits alloués au programme 102 Accès et retour à l'emploi, dont la hausse de plus de 11 % par rapport à 2021 permettra de conforter le fonds d'inclusion dans l'emploi en faveur des personnes les plus éloignées du marché du travail, le PIC – auquel nous sommes particulièrement attachés – et les structures d'insertion par l'activité économique.

De plus, l'augmentation de 4 % des crédits du programme 111 Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail permettra d'accompagner l'application des principales mesures prévues par la loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail, ainsi que du quatrième plan Santé au travail, qui couvre les années 2021 à 2024. Notre groupe s'est particulièrement investi sur ce texte dont les mesures ambitieuses, comme l'introduction d'un nouveau risque de désinsertion professionnelle ou le renforcement de la traçabilité des risques professionnels, sont porteuses de progrès. Nous saluons donc le choix de l'attribution de ces crédits.

Beaucoup a également été fait en matière d'emploi des jeunes. Je pense bien sûr au plan « 1 jeune, 1 solution », doté de 9 milliards d'euros dans le cadre du plan France relance. Plus de 3 millions de jeunes ont ainsi trouvé un emploi ou une formation, ou se sont engagés dans un parcours d'insertion. Grâce à l'instauration d'une aide exceptionnelle de 5 000 à 8 000 euros pour l'embauche d'un apprenti, les entreprises ont eu massivement recours à l'apprentissage : plus de 520 000 contrats ont été signés en 2020 et ce record pourrait être battu en 2021. Cette réussite est à saluer.

Toutefois, force est de constater que le chômage des jeunes, même s'il a retrouvé son niveau d'avant-crise, reste structurellement trop élevé : il atteint près de 20 % chez les 15-24 ans, contre 6 % chez les 50 ans et plus. Cette situation n'est pas acceptable. Pour y remédier, le Président de la République a annoncé la création d'un contrat d'engagement jeune à destination des 16-25 ans sans emploi ni formation, durablement éloignés de l'emploi.

À compter du 1er mars prochain, les jeunes concernés pourront bénéficier de 15 à 20 heures d'accompagnement par semaine pour découvrir un métier, se former, ou encore trouver un apprentissage ou un emploi. Une allocation pouvant atteindre 500 euros leur sera alors versée, sous conditions de ressources et d'assiduité. Ce dispositif sera principalement piloté par les missions locales, qui sont en première ligne pour accomplir le dernier kilomètre de l'action sociale à destination des jeunes dans les territoires. Je tiens à saluer leur investissement, notamment celui des salariés de la mission locale des rives de l'Aa et de la Colme, auxquels j'ai récemment eu l'occasion d'apporter tout mon soutien. Madame la ministre, l'enjeu est de taille : pouvez-vous indiquer quels moyens supplémentaires seront alloués à ces structures pour leur permettre d'accompagner le nouveau contrat d'engagement ?

Nous avons bien conscience du fait que le dispositif proposé ne répondra pas à toutes les situations de précarité vécues par les jeunes. Je pense notamment aux étudiants, qui ont été particulièrement frappés par la crise sanitaire. Nous considérons néanmoins qu'il constitue une avancée notable pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes éloignés de l'emploi. Aussi le groupe Agir ensemble votera-t-il en faveur des crédits alloués à la mission "Travail et emploi" .

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