Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mercredi 3 novembre 2021 à 15h00
Vigilance sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Vous nous avez expliqué que tout le monde était responsable et que, donc, personne n'était responsable. Je ne peux évidemment souscrire à cette rhétorique et, sans revenir sur un débat qui n'est pas vraiment celui qui nous occupe, je veux dire que si nous avons, nous aussi, déposé un amendement de suppression contre l'article 1er qui repousse au 31 juillet 2022 la caducité du cadre juridique de l'état d'urgence sanitaire, c'est parce que nous nous inquiétons des atteintes portées au cadre démocratique et aux libertés, et du risque de normalisation et de banalisation qu'elles comportent.

Vous installez l'état d'urgence sanitaire dans la durée, alors que c'est plutôt la crise elle-même qui devrait être pensée dans la durée – et sans doute d'une autre façon – et, pour cela, vous demandez à cette assemblée, mais également à celle qui lui succédera, de se démettre de leurs prérogatives, ce qui constitue pour nous un gros problème.

Par ailleurs, l'intitulé même du projet de loi confirme la volonté du Gouvernement de recourir à des dispositifs d'urgence « au cas où ». Après le « quoi qu'il en coûte », c'est le « au cas où », un dispositif dont on ne sait jamais exactement quand et pour quelles raisons il est mobilisé, ni où il s'arrête.

Cette logique ne nous convient pas : nous pensons que, désormais, il faut voir les choses d'une autre façon et ne pas se limiter à une approche sécuritaire de la gestion de la crise sanitaire. Nous avons besoin de débats démocratiques, nous avons besoin que le Parlement puisse faire pleinement son travail.

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