Intervention de Erwan Balanant

Séance en hémicycle du mardi 26 octobre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le harcèlement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErwan Balanant :

Ma question, à laquelle s'associe mon collègue Bruno Fuchs, s'adresse à monsieur le ministre de l'éducation nationale.

Elle s'appelait Dinah, elle avait 14 ans et assumait son orientation sexuelle. Victime de harcèlement scolaire incessant pendant deux ans, elle a commis l'irréparable. Cette tragédie nous crève le cœur et nous exprimons nos condoléances à ses proches.

J'aurais aimé que ce soit ma première question d'actualité consacrée au harcèlement scolaire ; c'est malheureusement la troisième. Depuis le mois de janvier, Dinah est la dix-neuvième victime mortelle du harcèlement scolaire, et ce fléau sévit bien au-delà de ces drames irréversibles. Les chiffres de la récente mission du Sénat sont édifiants : un million d'enfants et d'adolescents verraient leurs conditions de vie et d'apprentissage dégradées du fait du harcèlement, avec des conséquences de long terme sur leur avenir et leur santé. Vous menez une politique volontariste face à ces violences. L'expérimentation clé en main a été saluée unanimement par les acteurs de l'enfance et sa généralisation avec le programme PHARE, le programme de lutte contre le harcèlement à l'école, est prometteuse. Certaines mesures comme l'instauration d'élèves ambassadeurs ou d'équipes dédiées constituent des progrès. Le travail des membres de la communauté éducative et des associations, qui participent notamment à l'accompagnement des victimes, doit également être reconnu.

Toutefois pour nos enfants, pour l'école de la République, nous devons aller plus loin et faire évoluer notre arsenal juridique. Dès 2002, un délit spécifique de harcèlement au travail a été créé en reconnaissance des conditions oppressantes qu'un adulte peut subir dans un environnement dans lequel il passe une part substantielle de son temps. Aucun équivalent n'existe pour protéger nos enfants, pourtant bien plus vulnérables. En 2014, un délit général de harcèlement moral a été instauré, mais il est inadapté au harcèlement scolaire. Il ne permet pas de disposer de données chiffrées et est souvent écarté dans les procédures. Nous devons combler ce vide. Nous avons déposé une proposition de loi en ce sens. Quelle sera votre position sur ce texte ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.