Intervention de Frédéric Reiss

Séance en hémicycle du lundi 25 octobre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

« Gouverner, c'est prévoir ; et ne rien prévoir, c'est courir à sa perte », disait Émile de Girardin, ce contemporain de Victor Hugo qui fut député du Bas-Rhin sous la IIe République, donc entre la monarchie de Juillet et le Second Empire, et qui a toujours refusé les atteintes aux libertés.

Sans doute aurait-il crié au scandale en apprenant que l'on prive un jeune de toute activité sportive au motif qu'il n'est pas vacciné. À l'école, il peut faire du sport avec ses camarades, mais au club sportif, avec ces mêmes camarades, c'est impossible. On peut donc se poser la question du rattachement du ministère des sports de la vie associative à celui de l'éducation nationale.

Comme journaliste, Émile de Girardin a inventé les romans-feuilletons. L'histoire de l'école n'en est pas un, mais elle est en perpétuelle évolution.

Le budget de la mission "Enseignement scolaire" est le premier de l'État. Il connaît une hausse de 1,6 milliard d'euros dont on pourrait se réjouir ; mais, en y regardant de plus près, la question de l'efficience du système scolaire reste posée et l'excuse de l'héritage n'a plus lieu d'être. En commission, monsieur le ministre, vous vous êtes évertué à démontrer que tout allait mieux depuis 2017 en vous démarquant nettement de ce qui a été fait sous le quinquennat précédent. Or l'approche comptable est la même : une augmentation de 6,009 milliards d'euros de crédits de paiement ouverts de 2013 à 2017, et une augmentation de 6,237 milliards d'euros de 2018 à 2022, soit, je l'ai évoqué en commission, 12,246 milliards d'euros – nous ne sommes pas loin de 13 milliards – de progression en dix ans.

Je comprends que la rapporteure pour avis se réjouisse de cette hausse des crédits mais, écrit-elle dans son rapport, « la réflexion doit être poursuivie dans une logique d'approche globale de l'agent et non sur le simple plan de la rémunération ». En effet, ajoute-t-elle, « l'école de la République ne peut pas répondre correctement aux attentes des élèves, des familles et de la nation si son personnel n'est pas considéré à sa juste valeur ».

Je concède que certaines orientations sont les bienvenues, comme l'accent mis sur l'enseignement prioritaire, le rééquilibrage des moyens entre le primaire et le secondaire ou encore l'accompagnement des enfants en situation de handicap – orientations pour lesquelles le groupe Les Républicains a souvent servi d'aiguillon.

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